mercredi 1 novembre 2017

Le onzième commandement , de Lester Del Rey



4ième de couverture:


La Terre au XX° siècle vit sous une seule règle, un seul dogme, celui de l’Église éclectique catholique romaine: Croissez et multipliez !
Sur cette Terre, l’Église a établi une théocratie absolue.
Elle contrôle la recherche scientifique et toutes les découvertes.
Elle a déployé autour du monde un véritable réseau de défense, une infranchissable enceinte, s'isolant des étrangers, c'est-à-dire des colons des jeunes colonies de Mars et des autres planètes, renégats qui suivent la voie du progrès.
C'est sur cette planète dont l'histoire est figée, sur ce monde appauvri, tant intellectuellement que matériellement que débarque Boyd Jensen, déporté politique, banni de Mars pour ses idées, renvoyé sur la Terre de ses ancêtres.
Boyd Jensen, pur en pays impur, qui va heurter de front la corruption de l’Église...




                                                                                      ***



Ramon Felipe San Juan Mario Silvio Enrico Smith-Heathcourt-Brace Sierra Y Alvarez Del Rey y de los Uerdes, est le nom de cet écrivain américain d’origine espagnole (d’où le nom à rallonge) qui a décidé de signer ses œuvres : Lester Del Rey. Il a bien fait…


Je ne pense pas que ce soit un auteur très connu, ou alors seulement dans la sphère des grands fans de science-fiction. Pour moi en tout cas ce fut une découverte, et une belle !

Ce roman est une édition de 1975, les pages sont légèrement jaunies, et il s’en dégage un doux parfum, caractéristique des vieux livres…

La 4e de couverture dresse un portrait général de la situation que notre héros, Boyd Jensen, va découvrir et vivre au début de l’histoire. Mais très vite, les évènements vont s’enchainer, et notre cher Marsien n’aura pas le temps de se reposer.

Le récit fait 314 pages (en format poche), le rythme est soutenu, dynamique, fluide.
J’ai été happée par l’univers de l’auteur, fascinée par l’ambiance de ce monde qui pourrait bien être le nôtre dans un futur par si lointain.

Comme presque tous les romans de SF, le 11e commandement peut aussi être considéré comme un roman d’anticipation, surtout au vu de la situation actuelle dans le monde. Les conflits nucléaires nous mèneront-ils au scénario de Lester Del Rey ? C’est possible, hélas…

Si vous avez la chance de mettre la main sur un exemplaire de ce roman, n’hésitez pas, vous ne serez certainement pas déçus ;-)

Bonne lecture.




jeudi 19 octobre 2017

La nuit des béguines, de Aline Kiner




C’est le genre de romans que j’affectionne particulièrement.

Un roman historique, qui se passe au moyen-âge et qui aborde des thèmes et un contexte qui font écho à d’autres lectures. Le procès de l’Ordre des Templiers, sous le règne de Philippe le Bel, lu dans la série « Les Rois Maudits », de Maurice Druon. Et puis il y a le titre du roman, les béguines, cette communauté de femmes entre deux eaux. Ni épouses, ni nonnes, que j’ai eu l’occasion de découvrir dans « Les âges sombres », de Karen Maitland. Sauf que dans les âges sombres, il s’agissait d’une communauté établie en Angleterre, alors que dans le présent roman, elles sont à Paris, dans le Clos Royal.

Etonnant qu’il ait pu exister une telle communauté de femmes au 14ième siècle. Qu’elles aient pu jouir d’une relative liberté était un concept plutôt moderne, dans une société où la femme devait obéissance et soumission soit au père, au frère puis à l’époux, ou bien à un ordre religieux, si elle choisissait la vie monastique.

Les béguines vivaient entre-elles, solidaires, et avaient un habit distinctif, proche de celui des nonnes. Elles priaient, certes, mais avaient aussi la possibilité de sortir, de travailler, de disposer de leurs possessions et de les léguer à qui elles voulaient.

La trame tissée par l’auteure intègre des personnages fictifs, pour les besoins de la petite histoire, et fait référence à d’autres, historiques, dans la grande histoire.

Sa plume est sensible, douce, profonde. Elle décrit souvent les odeurs, de la terre, des plantes, des rues, les bonnes et les moins bonnes. Les bruits aussi, et tout ce qui renvoie aux sens, créant ainsi une ambiance intimiste, comme suspendue dans le temps.

La période est dure, cruelle, féroce, mais l’histoire de ces femmes, racontée par Aline Kiner, est présentée avec beaucoup de délicatesse.

Une auteure que je vais suivre, assurément.

Bonne lecture.





samedi 16 septembre 2017

Bakhita, de Véronique Olmi




Après quelques mois de silence, et malgré une bonne douzaine de romans lus entre temps, je reviens aujourd’hui pour parler de celui que je viens tout juste de refermer.

Bakhita est un roman inspiré d’une histoire vraie. Une vie à cheval entre le 19ième  et le 20ième  siècle. Un récit qui m’a profondément touchée et qui a remué tout un tas d’émotions, à travers l’écriture presque poétique de Véronique Olmi. Une plume poétique, douce et profonde, pour raconter l’histoire dramatique de la vie de cette femme africaine sans nom.

La 4ième de couverture en dit déjà beaucoup trop, à mon sens, alors mieux vaut ne pas se laisser tenter par la lecture des articles la concernant sur internet (Wikipédia).
J’ai pris bien soin de ne rien lire, afin de découvrir son extraordinaire destin au fil des pages. Je me suis juste contentée de rechercher les anciennes photos d’elle, seule ou en compagnie de ses « sœurs ». Je me suis imprégnée de ce personnage si singulier afin de mettre un visage sur la Bakhita vieillissante.

C’est le genre de lecture qui nous oblige à relativiser nos petits soucis quotidiens, nous incite au courage et à la persévérance, nous enveloppe de bonté et de douceur…

Finalement, l’enfance et l’adolescence de Bakhita étaient presque banales à cette époque. Combien de petites filles et de petits garçons ont vu leur vie basculer du jour au lendemain, rebaptisés puis asservis ? Ils étaient légion… plus ils étaient jeunes et mieux c’était. Les filles étaient « formées » selon les goûts de leurs maîtres, et les garçons étaient destinés à rejoindre les rangs des eunuques, dans les nombreux harems, ou devenaient des esclaves soldats.

Comme eux, Bakhita n’a connu que souffrances et humiliations, et si son destin a pris un autre tournant, c’est grâce à sa force intérieure, son refus de baisser les bras et son incroyable attachement à la vie. 

Un livre à découvrir absolument.


Résumé de l'éditeur:   Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l'esclavage. Rachetée à l'adolescence par le consul d'Italie, elle découvre un pays d'inégalités, de pauvreté et d'exclusion. Affranchie à la suite d'un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres. Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte. Avec une rare puissance d'évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d'âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu'elle soit razziée.




vendredi 16 juin 2017

Par amour, de Valérie Tong Cuong






Ce roman a été pour moi une première pour deux raisons : d’abord parce que je n’avais jamais rien lu de Valérie Tong Cuong (ça va changer), et ensuite parce que je ne suis pas spécialement attirée par le thème des grandes guerres, ou même des guerres en général, peu importe le lieu et l’époque.

Mais puisque ma mam’s, qui m’a offert ce roman, m’a dit qu’il était vraiment bien, hé bien je me suis lancée ! Résultat des courses : aucun regret, ce fut une lecture très enrichissante, touchante, agréable, avec beaucoup de douceur malgré le contexte.

Ce roman n’a pas de 4ième de couverture, il laisse donc ouvert le champ de notre imagination quant à la teneur de cette histoire… on sait juste qu’il est question d’amour, puisque c’est le titre.

A mon grand soulagement, les pages ne sont pas truffées de scènes de guerre sordides, d’actes de tortures à hanter mes nuits de cauchemars, ni autres réjouissances qui me font éviter les romans de guerre. Non, rien de tout ça, puisque l’auteure nous plonge dans le quotidien de deux familles havraises, dont les mères sont sœurs.

Deux familles dont les membres vont se succéder au fil des chapitres pour raconter leur histoire, leur point de vue, leurs ressentis, leurs doutes, leurs espérances, leurs déceptions, leurs attentes les uns vis-à-vis des autres. Et le ciment de tout ça est bien sûr l’objet du titre : l’amour.

L’amour sera leur moteur tout au long du récit, dans toutes leurs actions, petites ou grandes.

Le contexte historique a été enrichissant car il m’a fait voir les événements d’un autre point de vue.

La guerre avec son cortège de bombardements, d’injustices, d’épidémies et d’exodes est relatée par de simples civils, des gens qui ne comprennent pas toujours comment réagir, quoi penser, à qui se fier. Des familles qui voient leur ville détruite, quartier par quartier, par les bombes alliées. On leur demande de quitter leur maison, puis de revenir, puis d’envoyer leurs enfants loin des zones les plus touchées, en France ou à l’étranger, sans garantie de retour.

Tous ces gens sont ballottés comme un navire en pleine tempête, désorientés, condamnés à attendre la fin d’une guerre qui ne semble jamais arriver…

Voilà donc le récit d’Émélie, Muguette, Lucie, Jean, Joseph, Joffre et Marline, entre 1940 et 1945.


Bonne lecture. 



vendredi 9 juin 2017

Miss cyclone, de Laurence Peyrin




Comme beaucoup de lecteurs, j’ai découvert et aimé l’écriture de Laurence Peyrin grâce «  La drôle de vie de Zelda Zonk » et sa suite «  Hanna ».

Miss cyclone m’a confortée dans mon opinion et l’a même consolidée, puisque la plume de l’auteure est toujours aussi vive tout en gagnant en profondeur, en maturité.

La vie d’Angela, alias miss Cyclone, a raisonné en moi, et je pense qu’elle va raisonner en pas mal de personnes, pas forcément toutes féminines. Il est vrai que dans ce roman, Laurence Peyrin reprend quelques thèmes qui semblent lui tenir à cœur, tels que la maternité, la vie de famille, les amours contrariés… Mais il est avant tout question de choix de vie ; d’épanouissement personnel.

Le chemin de vie de miss cyclone sera déroulé au fil de l’histoire, ponctué en quatre grandes étapes, avec en toile de fond quelques grands événements marquants de l’histoire moderne : la mort de John Lennon, une tempête dévastatrice, l’affaire Lewinsky et le président Bill Clinton, ou encore l’attentat du 11 septembre 2001. 


Le titre, la couverture et sa 4ième sont assez énigmatiques pour laisser au lecteur toute la satisfaction de la découverte, la joie d’une lecture marquante, qui donne à réfléchir, à se remettre en question et une envie d’ouvrir ses ailes sans crainte…

Bonne lecture! 





mercredi 29 mars 2017

La meilleure chose qui puisse arriver à un homme c'est de se perdre, Alain Gillot




Attention aux gifles, elles peuvent bien changer le cours d’une vie !

Une gifle, ça réveille, ça interpelle, ça oblige à ouvrir grand les yeux, ça déstabilise tout un royaume.

J’ai lu ce roman en trois jours (je suis un peu lente). J’ai aimé l’histoire d’Antoine, notre héros perdu, ses péripéties et le cheminement de sa pensée, sa métamorphose, son ouverture à la vie, mais surtout l’ambiance qui s’est dégagée de ces pages, une ambiance que j’ai trouvée intimiste.

J’ai bien aimé à un moment donné l’image d’un monde fantastique et inconnu à la Lewis Caroll, dans la brèche d’un noisetier. Parce que c’est exactement ce qui est arrivé à notre Antoine, lui qui vivait comme une grande majorité d’entre nous, dans un confort endormi, agréable, convenable et retranché sur lui-même. Et puis la gifle est passée par là, et notre Antoine a basculé dans la brèche du fameux noisetier des merveilles !

C’est un livre qui fait du bien, qui donne envie de faire pétiller les milliers de petites bulles d’air qui sommeillent en nous et de les laisser exploser sans plus chercher à les contrôler.

Vivre vraiment c’est chasser la peur et ouvrir son cœur…

Merci aux éditions Flammarion pour cette belle découverte 😉

Bonne lecture.





mardi 21 mars 2017

La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett




Une personne de confiance m’a dit : « Ce roman est une pépite », mais j’ai hésité à le lire à cause de son épaisseur.

600 pages c’est tout de même beaucoup, pépite ou pas.

Si j’avais su…

Arrivée à la dernière page j’étais désolée, complètement déprimée, à deux doigts de la dépression et au bord des larmes, qu’il n’y en ait pas au moins le double, c’est pour dire !

La couleur des sentiments est un roman magnifiquement bien écrit, très riche, passionnant, addictif et facile à lire.

L’histoire se passe à Jackson, petite ville du Mississippi, dans les années 60. On pourrait le résumer à une histoire de bonnes, mais il est beaucoup plus que cela.

A cette époque, toutes les femmes blanches d’un milieu aisé se doivent d’avoir une bonne noire à leur service, du moins dans cette partie des Etats Unis. Une tradition bien ancrée et admise par tout le monde, blancs ou noirs.

Mais le pays est en crise, il se divise. Les années 60 sont très agitées et les choses ne sont pas immuables. La ségrégation raciale crée de la souffrance, beaucoup d’injustice et les jeunes générations ont soif de paix et de liberté.

C’est dans ce contexte que le récit se déroule. On y découvre toutes les facettes des relations des uns avec les autres, blancs avec noirs, noirs avec blancs, blancs avec blancs et noirs avec noirs.

Difficile de parler d’un tel roman, il faut le lire et se laisser absorber par toutes ces histoires imbriquées les unes dans les autres. Il y a du beau et du triste, de la colère et de la joie, des sentiments ambigus, de la fatalité et une farouche envie de changement.

Ce roman rejoint la liste de mes coups de cœur, parce qu’il le mérite bien.

Bonne lecture !




mercredi 22 février 2017

Les larmes de la liberté, de Kathleen Grissom




La Suite ! La Suite ! La Suite !

Ne dit-on pas : «  jamais deux sans trois » ?

Bon, déjà il faut signaler que «  Les larmes de la liberté » est un tome 2, après «  La colline aux esclaves », que je n’ai pas lu !

Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une suite, et cela n’a finalement eu aucune incidence. Les deux histoires se déroulent à plusieurs années d’intervalle, et les personnages principaux ne sont plus les mêmes. De plus, l’auteure a distillé des rappels de faits et de liens tout au long du récit, ce qui fait que la saga dans son ensemble est parfaitement rendue.

Les deux tomes peuvent donc se lire indépendamment sans problème.

Les larmes de la liberté a été pour moi une lecture fort intéressante, prenante, instructive et disons-le carrément : passionnante !

Je ne connaissais pas Kathleen Grissom avant, et je dois dire que j’apprécie beaucoup son style direct, simple, sans chichis ni fioritures. Pas de blabla inutile ni de formules alambiquées, puisque dès les premiers mots je me suis retrouvée projetée au cœur de l’histoire, aux côtés de personnages attachants, emportée dans un tourbillon d’aventures.

Ici il est question d’amitié, d’amour, de secrets, de danger, de périple et de retrouvailles.
Mais attention, on n’y trouve pas de niaiseries roses bonbon puisque l’histoire se déroule autour de 1830, dans une Amérique moitié esclavagiste, où même la moitié non esclavagiste est encore très protocolaire et où les gens de couleur ont beaucoup de chemin à faire avant d’être considérés comme des êtres humains à part entière.

C’est une belle saga, cruelle et difficile, mais aussi pleine d’espoir…

L’humanité a vu son histoire jalonnée de douleurs et d’injustices (et ça continue), mais heureusement qu’il y a quelques âmes charitables, peu nombreuses, mais qui représentent de petites lanternes pour ceux qui cherchent la liberté. Ces gens d’exception sont mal vus, souvent en danger, mais ce sont eux qui font évoluer les sociétés vers plus de douceur.
Ce roman est finalement un hommage à cette chaîne humaine d’entraide.

Bonne lecture.





dimanche 12 février 2017

La sonate à Bridgetower ( Sonata Mulattica), de Emmanuel Dongala





Ce qui m’a attirée en premier lieu dans ce roman, c’est sa couverture, belle, colorée, exotique. Il s’agit d’un détail d’une œuvre du peintre Balthasar van der Ast : «  Deux perroquets, papillons, coupe et assiette de fruits ».

Ensuite ? Et bien son titre ! La sonate renvoie à la musique classique, et en tant qu’amatrice du genre, j’ai voulu en savoir plus en jetant un œil sur sa 4e de couverture. Quelle ne fut pas ma surprise en apprenant qu’il y était question d’un élève de Joseph Haydn, grand compositeur du 18ième siècle, que j’ai découvert à peine quelques jours avant de « tomber », heureux hasard, sur ce roman !

Cette œuvre a été pour moi une belle découverte à tous points de vue. Avec Emmanuel Dongala tout d’abord, auteur congolais dont j’ai très envie à présent de lire les autres romans. Puis avec le monde de la musique classique, à l’époque des grands noms tels que Beethoven, Haydn, Mozart et tant d’autres que je ne connaissais pas.

Le personnage principal, Georges Bridgetower, est un jeune mulâtre (terme employé à l’époque pour désigner les enfants nés d’un parent blanc et l’autre noir), prodige en violon, qui débarque à Paris avec son père en espérant y rencontrer le succès. S’agissant d’un roman historique, tous les personnages clés ont réellement existé, ainsi que les événements cités.

L’histoire débute en 1789, pendant les troubles qui ont menés à la Révolution. On y découvre aussi la condition des noirs en Europe, avec une référence à l’esclavage, dans les colonies ou en Afrique.

Le jeune Bridgetower a ainsi été introduit à la cour de France, puis à celle d’Angleterre, où l’on découvre comment les musiciens de talent faisaient pour vivre de leur art, grâce aux soutiens et recommandations de leurs pairs.

De retour à Vienne, au début du 19ième siècle, une  rencontre avec Beethoven va donner naissance à La Sonate qui a inspiré le titre du livre.

Je ressors de cette lecture enrichie et plus éclairée. Je mesure tout le travail documentaire qu’a dû accomplir l’auteur pour nous livrer cette partie de l’histoire, qui s’est déroulée dans un contexte de troubles, dans une Europe agitée et incertaine.





Pour en savoir plus, voici une vidéo intéressante :




Et maintenant, la fameuse sonate:



vendredi 13 janvier 2017

Vous êtes fous d'avaler ça! , de Christophe Brusset





Voilà un livre qu’il est bon de connaitre, histoire de sortir un peu du brouillard, même si on se doute un peu (beaucoup) qu’on nous prend pour des c… (qu’on est ?) dans pas mal de domaines.

L’auteur nous expose les dessous des cartes dans le domaine de l’agroalimentaire, dont il est issu.

Ah ben c’est pas triste ! On en apprend des vertes et des pas mûres !

Sous forme de petits chapitres se succèdent des révélations sur la production de tel ou tel aliment, des anecdotes vécues et quelques ficelles du métier. Le tout est copieusement arrosé d’une bonne dose d’humour, ce qui rend l’ensemble très agréable à lire et compréhensible pour le commun des mortels.

Bien sûr on comprend bien vite que ce qui prime dans ce monde de brutes c’est l’argent. Faire un maximum de profits peu importe les moyens, du moment que ça reste dans les clous, ou presque.

Les consommateurs lambda pensent innocemment que si c’est en vente dans leur supermarché préféré, c’est que c’est ok. Ben non, c’est pas ok. Qui veut préserver sa santé a tout intérêt à être vigilent, à lire les étiquettes et surtout à s’informer, en lisant ce genre de livre.

C’est certainement plus confortable de ne pas savoir. Rester dans l’ignorance c’est être serein. La vie est assez compliquée comme ça, et chacun a son lot de problèmes. Pourquoi en rajouter ???

Hé bien moi j’ai besoin de savoir, voilà.

Pour finir, je vous propose quelques extraits… bon appétit !



" Pour reconnaître le carton recyclé, c'est facile.

Regardez à l'intérieur de l'emballage. Si le carton est brun ou blanc, résistant et homogène, alors il est fait avec des fibres vierges.

S'il est gris (à cause des encres résiduelles), se déchire facilement (les fibres ont été brisées lors du process de recyclage) et vous semble hétérogène en regardant de près (on retrouve de minuscules fragments de plastique et de fibres variées), alors plus aucun doute, vous avez toutes les chances d'être en présence d'hydrocarbures d'huiles minérales cancérigènes.

Bon, maintenant que vous savez, vous faites comme vous voulez." ( page 75).


" Des volumes considérables de produits épuisés sont exportés, au vu et au su de tous, parfaitement légalement.

La prochaine fois que vous vous rendrez dans votre supermarché préféré (ou chez votre distributeur de surgelés préféré), allez faire un tour au rayon des crèmes glacées et regardez la composition de certaines glaces à la vanille. Vous lirez en tout petit : «  Gousses de vanille épuisée, arôme, colorant. » Ben oui, vous croyez que cette belle glace à la vanille, avec une belle couleur crème, avec de petits points noirs dedans a été faite avec de la bonne vanille en gousse, plongée dans du lait frémissant pour que les arômes délicats parfument la préparation, le tout amoureusement mélangé de manière traditionnelle par les mains expertes d’une laitière du 17ième siècle.

Faut arrêter de rêver devant les écrans de pub, les amis.

La vanille épuisée sert de «  marqueur visuel »  (traduisez artifice pour faire joli, terroir, authentique).
La glace est en fait un assemblage de flotte, lait en poudre, arôme artificiel produit à partir de résidus de pâte à papier, vanille épuisée à l’hexane (solvant neurotoxique et potentiellement cancérogène), colorant caramel e150d (sucres chauffés en présence de sulfite ammoniacal, potentiellement cancérogène et à éviter si on est sensible aux sulfites) et autres additifs.

Pour un produit comme la crème glacée, destiné principalement aux enfants, je dis bravo !
Fallait oser." ( pages 137-138).