mardi 21 août 2018

Espace négatif, Nicolas Derder






Nicolas Derder est un jeune auteur indépendant qui signe ici son premier roman.

Il est bon quelques fois de sortir des sentiers battus du monde de l’édition et de tourner son regard vers d’autres horizons. On peut en effet avoir la surprise de capter le potentiel naissant d’un auteur anonyme, comme c’est le cas ici.

L’auteur dresse le portrait de Ludovic, un homme à l’existence banale, qui s’embourbe dans un quotidien sans couleurs et qui n’en peut plus de ce glissement inexorable vers un ennui de mort vivant. Le récit va ensuite connaitre tout un tas de bouleversements jusqu’au dénouement final, totalement inattendu.

J'ai apprécié la plume de l’auteur, sa capacité à décortiquer les émotions et sentiments du héros et à faire entrer le lecteur dans sa tête. Et puis il installe une ambiance très imagée.

Dans mes lectures, j’attache beaucoup d’importance au côté psychologique des personnages, cela donne de la profondeur au récit et crée une relation d’empathie (ou d’antipathie) avec les protagonistes. Dans «  Espace Négatif », j’ai été satisfaite !

Dans ce récit, le titre prend toute son importance. Espace Négatif évoque pour moi les négatifs des pellicules photos d’antan. Les couleurs sombres paraissent claires et vice versa.

Tout dans ce roman noir est en négatif, les situations que Ludovic va vivre, son manière d’être et de penser, l’image qu’il veut renvoyer au monde et ses peurs cachées… etc

Pour bien cerner l’écrit de Nicolas Derder, le lecteur doit toujours garder en tête que toute médaille a un revers, qu’un train peut en cacher un autre, que l’ombre n’existe que parce qu’il y a de la lumière, bref, qu’il n’y a pas qu’une réalité.

Une lecture trop superficielle pourrait laisser penser que ce roman se fond dans la banalité, alors qu’il est beaucoup plus que ça, il cache au contraire (encore un négatif !) une construction complexe et travaillée en profondeur.

Ce premier roman laisse transparaître un réel potentiel et une promesse de mûrissement dans l’écriture pour d’autres publications qui, j’en suis sûre, seront encore meilleures.

Voici le lien du blog littéraire de Nicolas Derder, avec une présentation de son roman:

http://livrepoche.fr/nicolas-derder-auteur/






lundi 20 août 2018

Les lieux sombres, Gillian Flynn






Un thriller psychologique prenant mais qui comporte néanmoins certaines longueurs…

Le personnage principal, Libby Day, trentenaire, est la survivante d’un massacre qui a eu lieu lorsqu’elle avait 7 ans, et qui a décimé toute sa famille, hormis son grand frère qui croupit en prison, puisqu’il a été désigné comme étant le coupable.

Le récit oscille entre le temps présent et ce passé tragique. Les chapitres se succèdent pour démêler petit à petit le fin mot de l’histoire.

Le talent de l’auteure a été de me faire détester tous les personnages de cette histoire. Libby Day et tous les autres, du plus vieux au plus jeune. D’emblée j’ai ressenti une franche antipathie pour eux. Cela étant associé à une ambiance qui transpire la poussière, la crasse, la pauvreté et la misère dans tous ses aspects.

Ceci-dit, et malgré cette détestation généralisée, j’ai apprécié ma lecture. Elle est de celles qui marquent puisqu’elle a provoqué des émotions et des sentiments aussi négatifs soient-ils.