mercredi 7 novembre 2018

Réparer les vivants, Maylis de Kerangal





C’est un récit sur le don d’organes.

La lecture a été pesante, émouvante, difficile. Il y a le thème tout d’abord, et le fait que je me sois d’emblée positionnée dans le rôle de la mère. Elle apprend la mort de son fils de 19 ans dans un accident de voiture et se retrouve, avec son compagnon, confrontée à cette question hautement délicate qu’est le don d’organes.

L’auteure dissèque méticuleusement tout l’univers qu’elle a imaginé. Simon, le futur donneur, ses parents, une patiente en attente d’une greffe de cœur et le personnel médical impliqué dans sa prise en charge ainsi que le processus qui entoure le don d’organes.

C’est une mise en abîme progressive, un plongeon sans retour dans un domaine et une procédure finalement essentielle mais dont on parle peu avant d’y être confronté.

Le langage est tour à tour précis et technique quand il s’agit d’expliquer les actes médicaux, et puis dilué, poétique quand il s’agit de l’autre versant, celui des émotions, du tsunami intérieur qui agite le cœur de toutes les personnes impliquées dans cette histoire. 

Maylis de Kerangal s’applique à «  humaniser » les médecins, les infirmiers, tous ces gens qu’on imagine sans émotions, des robots procéduriers, froids avec leur jargon médical, leur habitude de la mort et de la souffrance. Elle leur donne une vie, des soucis, des doutes, elle trouble leur image bien lisse et sans faille.

J’ai beaucoup apprécié le premier tiers du livre. La découverte d’un thème nouveau pour moi, et la plume très descriptive de l’auteure m’ont captivée. Puis j’ai décroché. 


L’auteure tricote son récit, et je me suis perdue dans les mailles. Trop de jargon médical, trop de détails sur la vie des uns et des autres m’ont lassée. J’ai fini le roman en sautant plusieurs paragraphes, petit compromis pour ne pas abandonner ma lecture avant la fin.