Je reviens tout juste d’un voyage à travers le temps.
J’étais dans les grandes plaines nord-américaines, chez les Cheyennes…
A vrai dire, j’avais déjà lu « Mille femmes blanches » il y a quelques années, mais comme la
suite a été publiée, je me suis dit que ce serait bien de me rafraîchir la
mémoire, et j’ai bien fait ! « La
vengeance des mères » est en effet sa suite immédiate, sans délai
chronologique.
Pour les impatients, il est toutefois possible de se plonger
dans le deuxième tome sans relire le premier, car l’auteur a judicieusement
rappelé les faits importants tout au long de son récit.
Les deux romans sont présentés sous forme de carnets de
voyage, tenus par des femmes blanches.

Dans « La vengeance des mères », les carnets sont
tenus par d’autres femmes, et nous y retrouvons certains personnages de la
première partie de l’aventure, mais aussi de nouveaux, tout aussi attachants.
L’ensemble du récit se déroule en 1875 et 1876, juste avant
le déclin définitif du peuple amérindien.
A travers le regard de ces femmes blanches parties se marier
avec des « sauvages », nous entrons dans un monde inconnu, effrayant
et déstabilisant au début, dans lequel il leur a fallu tout apprendre et
s’adapter à un nouveau mode de vie. Toutes ces femmes vont finir par s’attacher
à leur peuple d’adoption, une tribu cheyenne guidée par le grand chef Little Wolf. Elles deviendront des cheyennes presque comme les autres, et auront le même destin.
J’ai vraiment aimé cette lecture, j’ai aimé me plonger dans
cette tribu et découvrir une petite partie de leurs us et coutumes, leur vision
de la vie, leur adaptation parfaite à l’environnement, leur respect de la
nature…
Seulement voilà, ce fut une période de grands troubles, une
période de lutte contre l’envahisseur blanc, ce fléau de l’humanité ! Les
caucasiens auraient certainement beaucoup appris au contact des amérindiens,
mais ils ont préféré, comme à chaque fois, les éradiquer et convertir le peu qu’il
reste en bons petits « blancs ».
Bien sûr que les coutumes des différentes tribus n’étaient
pas parfaites, bien sûr qu’il y avait certains actes barbares, mais n’est-ce
pas le cas dans toutes les sociétés humaines ? C’était leur vie et eux au
moins avaient l’intelligence de vivre en bonne harmonie avec la nature,
contrairement au très civilisé homme blanc.

Plus de gibier, plus de terres, plus de
liberté... et pour finir ils ont été parqués comme des animaux dans des
réserves, obligés de renier leur culture et leur histoire, condamnés à l’oisiveté
et à la pauvreté.
Le même schéma s’est produit dans d’autres parties du globe,
comme en Australie avec les aborigènes ou en Nouvelle-Calédonie.
Ce récit en deux tomes est magnifique, bouleversant, passionnant
et j’aurais bien aimé qu’il y ait un troisième tome, j’aurais aimé rester avec
les Cheyennes quelques jours de plus.
Le récit et le prologue se terminent d’une façon étrange,
mais je trouve que ça colle parfaitement à l’esprit des amérindiens de l’époque,
et c’est très bien comme ça.
Bonne lecture.