dimanche 6 septembre 2020

Des milliards de tapis de cheveux, d'Andreas Eschbach

 

 Dans ce roman, l’auteur allemand nous entraine dans une fabuleuse histoire dans laquelle il a imaginé que tout l’Univers, ou presque, était en fait un immense Empire gouverné par une succession d’Empereurs. Ces Empereurs s’appelaient tous Aleksandr, et le dernier, Aleksandr XI est immortel.

 Le récit débute par une immersion sur une petite planète d’apparence insignifiante, d’un brun sale, poussiéreuse et aride sur laquelle vit un peuple au mode de vie primitif. La vie de ce peuple est organisée depuis des milliers d’années sous forme de castes, ou guildes. La plus importante et la plus prestigieuse est la Guilde des Tisseurs. Tisseurs de tapis de cheveux de pères en fils.

Chaque tisseur consacre sa vie entière à la confection d’un seul tapis de cheveux, une œuvre d’art parmi des milliards d’autres, destinée à orner le Palais des Étoiles du bien-aimé Empereur.

Ce qui parait immuable depuis la nuit des temps est cependant en train de vaciller sous les murmures d’une incroyable rumeur : l’Empereur serait mort depuis des dizaines d’années, tué par de mystérieux rebelles qui auraient pris le pouvoir de l’Empire.

Qui sont ces rebelles ? L’Empereur peut-il être mort alors que les étoiles continuent de briller dans le ciel ?  Et où sont donc emmenés ces milliards de tapis de cheveux ?

Ce roman est d’une grande richesse imaginative. Il nous entraine tantôt sur un petit monde pauvre et primitif, tantôt parmi les étoiles, à bord de vaisseaux intergalactiques ultra-perfectionnés et au contact des technologies futuristes.

Au-delà du récit en lui-même, que j’ai trouvé merveilleux dans son invitation au rêve, sa construction complexe et fantastique, il y a des notions sous-jacentes qui m’ont incitée à faire un parallèle évident avec nos modes de vies et l’Histoire de notre civilisation.

Notre Histoire est-elle vraiment ce que les manuels scolaires en disent ? La naissance de l’Humanité est-elle aussi récente qu’on le pense ? Qu’en est-il de l’histoire des religions ? Le processus de la foi en Dieu et son enracinement durable est aussi un sujet de réflexion qui est posé dans ce roman, de même que la notion de rébellion et la recherche de la « liberté ».

L’Homme peut-il être réellement libre ? Cela implique quoi au juste ? Ne cherche-t-il pas malgré tout à combler un besoin d’attachement d’une manière ou d’une autre ? Un Dieu, un Empereur, un Chef de guerre, une Guilde, une Horde, ou tout simplement un compagnon de route ?

Très bonne lecture ;-)