mercredi 27 mars 2019

Social Creature, Tara Isabella Burton





Social creature c’est l’histoire d’un caméléon nommé Louise.

Louise a 29 ans, elle a un physique plutôt banal, elle est intelligente mais n’appartient pas au bon groupe social. Elle est fauchée malgré le cumul de plusieurs petits boulots. Elle n’a pas d’amis.

Sa vie stagne jusqu’au jour où elle rencontre Lavinia.

La jeune et belle lavinia, l’éblouissante Lavinia, si intense dans sa manière d’être, si pleine d’amis, si riche. Lavinia la ‘’too much’’.

Louise sera la meilleure amie de Lavinia. Ensemble elles vont vivre des expériences extraordinaires, elles vont se rendre à des fêtes fabuleuses, fréquenter tout le gratin new-yorkais, s’enivrer jusqu’à l’aube, dépenser sans compter.

Elles s’amusent follement, sont SUPER HEUREUSES et le montrent. Facebook en est le reflet, les «  J’aime » en sont la reconnaissance.

Sauf que tout ça n’est qu’une vaste supercherie, et Louise en est bien consciente, elle sait que tout cela prendra fin, tôt ou tard.

Leur vraie-fausse amitié va durer 6 mois, jusqu’à la mort de Lavinia. Et je ne trahis aucun secret en disant cela, puisque c’est annoncé dans la 4ième de couverture, et répété tout au long du roman, jusqu’à ce que ça arrive.

Le tout est de savoir comment et pourquoi, et qu’est ce qui va se passer par la suite pour notre pauvre, pauvre Louise.

Le premier tiers du récit ne m’a pas spécialement passionnée. J’ai trouvé que l’histoire s’étirait en longueur, sans qu’il se passe vraiment quelque chose de percutant.

La mort de Lavinia va donner un second souffle à la suite des événements. Un élan qui va entraîner notre Louise sur des chemins aux décors de carton. L’histoire dans son ensemble a quelque chose de prévisible, mais réserve tout de même quelques surprises.

L’écriture de Tara Isabella Burton est simple, très accessible, puisque les dialogues sont calqués sur le langage familier des jeunes, et du genre d’échanges qui circule sur les réseaux sociaux.

L’auteure met en évidence un phénomène moderne qui touche toutes les couches de la société, mais peut-être un peu plus les classes aisées. L’argent aidant, il est plus facile de donner le change à une vie sans but, vide, à une recherche constante de nouveautés, d’originalité, de décalé. Les réseaux sociaux, et Facebook en particulier, ne sont qu’un miroir faussé d’une réalité sans attrait. Un instantané illusoire qui crée un masque de bonheur.  

Il est même possible de continuer à exister uniquement au travers de ses publications sur Facebook.
Photos, likes, citations, likes. La vie continue.

Lavinia le sait bien…




lundi 11 mars 2019

Thérèse Raquin, d'Emile Zola





Depuis quelques années, je tourne autour d’Emile Zola, sans jamais me décider à le lire.

Je possède la série « Rougon-Macquart » au complet, mais j’attends toujours le bon moment pour l’entamer.

Et puis il y a quelques mois, en passant par Chavannes-sur-Suran, petit village dans l’Ain, je suis allée fouiner dans la boite à livres que les habitants ont eu la bonne idée d’installer au bord de la route. Et là, que vois-je ?  Un roman d’Emile Zola ! Tout beau, tout bleu, et qui ne fait pas partie des Rougon-Macquart ! Il m’attendait autant que je le cherchais, sans même le savoir, puisque je ne connaissais pas ce titre. Bref nous nous sommes bien trouvés tous les deux.

Thérèse est arrivée un beau jour dans les bras de son père, encore bébé, et a été confiée à sa tante, Madame Raquin.

Elevée aux côtés de Camille, le fils chéri de sa tante, elle verra son destin scellé très tôt à cet être maladif et mou.

Mariage, crime, deuil, adultère. Zola s’attelle à disséquer toutes les attitudes, les pensées, le cheminement des quelques personnages de ce roman ; mais toujours dans une ambiance glauque, sombre, minable. Aucun des portraits présentés dans ce roman ne peut trouver grâce aux yeux du lecteur. Visages blafards, regards vides, paroles sottes et mesquines, égoïsme, paresse et faux-semblants jalonnent ce récit.

La mise en abîme est lente, progressive, inéluctable. On sait que toute cette histoire va finir en cacahuète.

La plume de Zola est descriptive, comme c’est souvent le cas des auteurs du 19ième siècle. Mais si je devais faire une comparaison, avec Balzac par exemple, je dirais que les écrits de Zola sont bien plus clairs, pas du tout ampoulés et tortueux comme ceux de Balzac (à mon sens en tout cas). L’écriture est très agréable, sans lourdeur ni ennui. Je me suis laissée embarquer au fil des pages, ravie par cette comédie humaine très justement analysée.

A présent, je me sens tout à fait prête pour son œuvre majeure. Prochainement je reviendrai avec «  La fortune des Rougon ».

Bonne lecture ;-)