dimanche 16 décembre 2018

ZERO, ils savent ce que vous faites, de Marc Elsberg



Autant le dire d’emblée, je n’ai pas accroché avec l’histoire de ce thriller.

J’avais lu il y a quelques années «  Black-Out », du même auteur, et j’en avais gardé un meilleur souvenir.

Avec ZERO, je me suis perdue dans la multitude de personnages, en tout cas pendant une bonne partie du roman. Et puis pas de feeling du tout, voilà, ça arrive.

L’intérêt de ce livre réside pour moi dans le thème de fond. L’auteur a voulu nous alerter sur un problème de société que l’on ferait bien de ne pas prendre à la légère.

Je serais bien tentée de le qualifier de thriller d’anticipation, mais non, tout est déjà là. Dans le domaine de la technologie et du numérique, tout va tellement vite que l’humain n’a pas le temps de suivre et de s’adapter !

Réseaux sociaux, collecte de données personnelles, appareils connectés (montres, lunettes)  associés au fameux smartphone (= extension du bras pour beaucoup), généralisation de la surveillance sécuritaire…etc

Autant d’éléments qui nous emprisonnent, même malgré nous, dans les mailles de l’informatique, du traçage, de l’identification instantanée, et qui réduit par le même coup notre domaine de vie privée.

Faut-il vivre avec son temps ? Adopter les progrès technologiques pour ne pas être largué ? Toutes ces applications que nous installons sur notre smartphone sont-elles vraiment là pour nous faciliter la vie, la rendre meilleure, nous rendre plus heureux ?

Qu’en est-il de ceux qui refusent l’accès à leur sphère privée ? Ont-ils quelque chose à cacher ? Sont-ils douteux ? Représentent-ils un risque pour la sécurité de la société ?

Depuis quelques années, la presse révèle les attaques, les piratages ou les bugs qui touchent certains réseaux sociaux. Données personnelles volées, diffusées, revendues. Logiciels de reconnaissance faciale qui fichent les individus.

Tous les citoyens du monde entier seront bientôt fichés. Et le plus fou c’est que ce sont eux-mêmes qui constituent leurs propres fiches d’identification en réseau !

Petit exemple avec le réseau social le plus connu, qui, si on remplit toutes les rubriques, représente un dossier quasi complet sur chaque personne (parcours scolaire détaillé, coordonnées, relations familiales, religion, opinion politique, centres d’intérêt…etc)

De la pure folie ! Et tout le monde semble y adhérer gaiement !

Quel sera notre futur ?  Des puces électroniques sous-cutanées ?

Bref, un thriller qui mérite d’être lu, ne serait-ce que pour avoir un regard critique sur ce thème.


4ième de couverture:

Londres. Un adolescent est abattu lors d'une course-poursuite. Les étranges circonstances de sa mort amènent la journaliste Cynthia Bonsant à enquêter sur les agissements de Freemee, une société dédiée aux nouvelles technologies. Spécialiste de la collecte et de l'analyse de données, la firme promet à ses millions d'utilisateurs une vie meilleure. Jusque là seul Zero, l'activiste le plus recherché au monde, avait osé alerter l'opinion sur les dérives du système Freemee. En s'y intéressant de près, Cynthia va découvrir à quel point il est difficile d'obtenir la vérité quand l'on garde un œil sur vous en permanence. Caméras de sécurité, lunettes équipées, montres connectées, smartphones... la vie de la journaliste et de ses proches est non seulement surveillée mais aussi en danger.

samedi 15 décembre 2018

La grande encyclopédie des chats, Editions De Borée




Ce magnifique ouvrage fera le bonheur des passionnés de nos amis les petits félins. 

C'est un beau livre d'un peu plus de 200 pages et de grand format (24,5 x 29,5 cm). Cette encyclopédie porte bien son nom, car les différentes rubriques couvrent tous les domaines qui entourent le monde des chats, en plus de superbes photos.

Faisons un zoom sur son contenu : le livre est divisé en cinq grandes catégories.

1- Les caractéristiques physiques, avec des explications sur l'anatomie, l'appareil digestif, les cinq sens…etc.

2- La reproduction, et toutes les étapes qui en découlent, de l'accouplement à la stérilisation.

3- Les soins et le bien-être du chat, l'alimentation, les maladies, les vaccins.

4- Une étude du comportement, comme le ronronnement, les habitudes de vie, le jeu.

5- Et pour finir, une présentation de 45 races, avec pour chacune les origines, le tempérament et une carte d'identité regroupant ses principales caractéristiques.

Tout au long de l'ouvrage, il y a de petits encadrés intitulés « le saviez-vous », ils apportent des informations complémentaires fort intéressantes.

Je pense que cette belle encyclopédie constitue un très beau cadeau, un bel objet instructif pour tous les passionnés de chats.
En ce qui me concerne, j'ai été un mordue de ce petit félin durant toute ma jeunesse, et aujourd'hui ma fille a repris le flambeau. Ce livre sera pour elle.

Merci à Babélio ainsi qu'aux éditions de Borée pour ce très beau livre.






mercredi 7 novembre 2018

Réparer les vivants, Maylis de Kerangal





C’est un récit sur le don d’organes.

La lecture a été pesante, émouvante, difficile. Il y a le thème tout d’abord, et le fait que je me sois d’emblée positionnée dans le rôle de la mère. Elle apprend la mort de son fils de 19 ans dans un accident de voiture et se retrouve, avec son compagnon, confrontée à cette question hautement délicate qu’est le don d’organes.

L’auteure dissèque méticuleusement tout l’univers qu’elle a imaginé. Simon, le futur donneur, ses parents, une patiente en attente d’une greffe de cœur et le personnel médical impliqué dans sa prise en charge ainsi que le processus qui entoure le don d’organes.

C’est une mise en abîme progressive, un plongeon sans retour dans un domaine et une procédure finalement essentielle mais dont on parle peu avant d’y être confronté.

Le langage est tour à tour précis et technique quand il s’agit d’expliquer les actes médicaux, et puis dilué, poétique quand il s’agit de l’autre versant, celui des émotions, du tsunami intérieur qui agite le cœur de toutes les personnes impliquées dans cette histoire. 

Maylis de Kerangal s’applique à «  humaniser » les médecins, les infirmiers, tous ces gens qu’on imagine sans émotions, des robots procéduriers, froids avec leur jargon médical, leur habitude de la mort et de la souffrance. Elle leur donne une vie, des soucis, des doutes, elle trouble leur image bien lisse et sans faille.

J’ai beaucoup apprécié le premier tiers du livre. La découverte d’un thème nouveau pour moi, et la plume très descriptive de l’auteure m’ont captivée. Puis j’ai décroché. 


L’auteure tricote son récit, et je me suis perdue dans les mailles. Trop de jargon médical, trop de détails sur la vie des uns et des autres m’ont lassée. J’ai fini le roman en sautant plusieurs paragraphes, petit compromis pour ne pas abandonner ma lecture avant la fin.




lundi 29 octobre 2018

Le coin des présentations





Visiteurs du Monde

Vous qui venez régulièrement faire une halte sur ce blog

Prenez donc le temps de vous présenter

Un petit mot

Une remarque

Un salut

Un petit tour

Le temps d'un café

Et puis s'en va

Pour revenir 

Très bientôt...




dimanche 28 octobre 2018

La boîte de Pandore, Bernard Werber




Je referme ce roman avec le sentiment d’avoir passé quelques jours d’une lecture fort agréable.

Le thème abordé dans cette histoire me «  parle », et correspond d’ailleurs en tous points à ma vision de la destinée de l’âme.

Le héros de ces pages s’appelle René Toledano. Il a 32 ans et il est prof d’histoire dans un lycée parisien. Célibataire, vie bien réglée, sans relief.

Et puis un soir, il assiste à un spectacle d’hypnose régressive auquel il participe en tant que cobaye…. Et là tout s’enchaine. Il va vivre des tas d’aventures, dans sa vie réelle mais aussi à travers les personnages de ses vies antérieures.

La renaissance de l’âme (que l’on appelle aussi réincarnation) est l’axe de ce récit, mais l’auteur aborde également la problématique des faits historiques et leur fiabilité, la mémoire de l’humanité, nos origines, l’existence des Atlantes, la fondation des dynasties égyptiennes et les messages que veulent transmettre les mythologies et les légendes à travers le temps.

Comme d’habitude avec Bernard Werber, la plume est simple, agréable et ponctuée d’humour. Le récit est quant à lui enrichi d’anecdotes historiques et scientifiques que j’ai particulièrement appréciées.

La réflexion que je me fais depuis toujours, en rapport avec la renaissance de l’âme est la suivante :

Si chaque personne était persuadée que son âme était amenée à renaître, peu importe en quoi, animal, homme ou femme, qu’en serait-il de l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps ?

La paix et la bienveillance. Voilà, tout se résumerait à ces deux mots.

C’est utopique ? Certainement.

Je rêve d’un monde sans guerres, sans injustices, sans souffrances et d’une nature préservée comme un joyau.


Je rêve…




samedi 27 octobre 2018

A l'image du dragon, Serge Brussolo





Oyez ! Oyez !

« A l’image du dragon » est mon tout premier roman fantasy.

Je n’ai jamais été attirée par ce genre littéraire… les fées, sorcières, dragons, chevaliers et tous les machins imaginaires improbables ne me disent rien.

Alors pourquoi avoir lu ce roman de Serge Brussolo ? Et bien encore une fois sur les conseils d’ Avin Moganex du blog «  Le long des parallèles » qui m’a dit «  essaie de lire Brussolo, il crée des univers improbables mais totalement addictifs, tu verras ! » 

Oui, Avin, tu avais raison. Je me suis laissée happer par cette histoire. Ce petit monde fantastique a éveillé mon imaginaire d’enfant, l’a fait remonter en pleine lumière et me donne envie d’en lire encore.

Le récit met en évidence les différences entre les peuples - et même au sein d’un même peuple-, les craintes, les incompréhensions, l’endoctrinement qui engendre la violence, mais aussi l’émancipation, le désir de paix et d’harmonie.

Une dichotomie qui caractérise notre monde bien réel également.  

La plume est précise, cohérente, imaginative et parfois perturbante dans ses descriptions (cf. les esclaves aux gros seins bourrés de paillettes)


Un bon premier pas de 200 pages dans le monde de la fantasy ;-)





mercredi 24 octobre 2018

Fahrenheit 451, Ray Bradbury





En lisant ce roman publié en 1953, je me suis dit qu’à l’époque ce scénario devait paraître bien lointain, voir inimaginable.

Mais aujourd’hui, ce récit futuriste semble étrangement proche…  


L’histoire imaginée par Ray Bradbury se déroule dans un monde où les livres sont interdits (enfer et damnation !!!) à l’exclusion des livres techniques.

Toute personne possédant un livre est aussitôt arrêtée, le livre brûlé ainsi que toute sa maison.
Et dans cette société névrosée, ce sont les pompiers qui se chargent de cette basse besogne. Des pompiers pyromanes.

Mais pourquoi donc en être arrivé à ce point ? Pourquoi commettre ce sacrilège ultime qu’est la destruction des livres ?

Et bien tout naturellement, par désintérêt progressif de la majorité de la population pour la littérature. Une population avide de distractions, de stimulations de plus en plus fortes, afin d’atteindre un bonheur immédiat.

Le schéma de la majorité devenant la norme, il devient impératif de maintenir l’équilibre atteint et donc d’éradiquer les quelques éléments perturbateurs.

Notre héros, Guy Montag, est pompier. Il est comme tous ses collègues, il prend plaisir à la destruction par le feu purificateur, persuadé de la légitimité de sa mission. Pourquoi en serait-il autrement ?
Jusqu’au jour où une rencontre va tout changer…

Notre Montag va se mettre à observer ce qui l’entoure, il va se poser, freiner la course infernale de son quotidien, il va réfléchir.

Le récit tricoté par l’auteur est, me semble-t-il, en partie en train de se réaliser. Les écrans omniprésents, les émissions de télé-réalité, les stimulations technologiques, la recherche de la satisfaction immédiate, le bonheur de façade qui cache un profond malaise, un vide intérieur, une misère intellectuelle…

Bref, un roman de science-fiction qui se rapproche à grands pas du futur imaginé, même si je souhaite ardemment que la littérature ne soit jamais frappée d’interdit.

Fahrenheit 451 : température à laquelle le papier s’enflamme et se consume. Un roman de SF très prenant de moins de 200 pages en format poche.

A lire absolument !




mercredi 17 octobre 2018

La confidente des morts, Ariana Franklin





Je ne pense pas avoir déjà lu de thriller médiéval avant celui-ci.

Je me retrouve aujourd’hui (merci mam’s) avec une jolie pile de 4 romans d’Ariana Franklin. Une série de thrillers médiévaux donc, avec comme fil conducteur Adélia, médecin des morts.

Les quatre livres sont de couleurs différentes, mais avec en commun des roses… pourquoi ? Hé bien je ne sais pas, mais ça me plait beaucoup !

Bref, revenons à nos moutons : « La confidente des morts » se passe en 1171, à Cambridge, sous le règne d’Henri II d’ Angleterre.

J’aime beaucoup cette période de l’histoire, que les récits se passent en France ou en Angleterre. C’est à chaque fois un vrai délice de me plonger en ces temps reculés, pourtant difficiles.

Ici, le début du chemin est jonché de cadavres d’enfants… ça commence bien, me suis-je dis.

Des enfants du pays, torturés de la pire des manières. Et des juifs, accusés et contraints de se réfugier dans le château du shérif local.

Et puis entre en scène cette Adélia, venue de Salerne (Italie) en compagnie de Mansur, son protecteur sarrasin et eunuque, ainsi que de Simon, enquêteur juif à l’esprit aiguisé.

Notre petite troupe à l’allure exotique arrive dans ce coin d’Angleterre comme des cheveux sur la soupe, envoyée par le Roi de Sicile, afin de trouver l’assassin de ces malheureux enfants.

Pourquoi eux ? Pourquoi le Roi de Sicile se préoccupe-t-il des affaires du royaume d’Angleterre ?

L’auteure dresse un tableau vivant, avec des personnages auxquels on s’attache, des détails de la vie quotidienne, des références historiques, des personnalités mouvantes, travaillées, qui se révèlent ou changent au fil du récit.

Mon avidité de lecture n’a cessé de croître à mesure que l’enquête avançait. Un univers addictif qui me donne envie de me replonger très vite dans le sillage d’Adélia.

Un coup d’œil aux 4ième de couverture me renseigne que les autres enquêtes de notre confidente des morts s’annoncent tout aussi palpitantes !

Lisez bonnes gens, mais lisez bon sang !!  






dimanche 14 octobre 2018

Inconnu à cette adresse, Kressmann Taylor


C'est une nouvelle à filer des claques à tous ceux qui l'approchent !


Sur les conseils d’Avin Morganex, du blog littéraire « Le long des parallèles », j’ai emprunté ce petit livre à ma médiathèque… et quelle claque ! Petit mais costaud.

Un chef-d’œuvre.

Moins de soixante pages d’une correspondance entre deux hommes. Deux amis et associés d’une galerie d’art aux Etats-Unis. Un allemand, Martin, et un juif, Max.

Leurs échanges vont durer deux ans, à la suite du retour de l’allemand dans sa patrie, avec femme et enfants.

Entre eux, tout va très vite au fil des pages. Entre 1932 et 1934, les évènements et les sentiments se succèdent.

Un concentré d’une page de l’histoire qui reflète l’état d’esprit des hommes et des peuples.
Je ne peux malheureusement en dire plus sous peine d’en révéler trop.

C’est une nouvelle qu’il faut lire, car son contenu égale ou même surpasse certains pavés traitant du même sujet, tout en évitant le blabla superflu. La problématique sociale et politique de l’entre-deux guerres et toutes les tensions qui en résultèrent durant cette période trouble est très bien restituée, avec simplicité et justesse.

Une correspondance brève mais qui réserve bien des surprises…

Inconnu à cette adresse, une phrase que l’on rencontre à deux reprises au fil de ces pages, comme un effet boomerang.



jeudi 4 octobre 2018

Fils de dragon, Pearl Buck






Cela faisait quelques années que je n’avais plus lu de roman de Pearl Buck, et je me suis donc replongée avec plaisir dans «  Fils de dragon ».

Mon amour pour la littérature asiatique, ou ayant pour décor l’Asie, est né après la lecture de «  Pavillon de femmes » que j’ai bien dû lire deux ou trois fois. Depuis, je me suis attachée à découvrir ses autres romans chinois, puis j’ai débordé sur le reste de l’Asie en compagnie d’autres auteurs.

« Fils de dragon » est un roman historique qui a pour contexte la guerre sino-japonaise (1937-1945).
Ça c’est pour la grande histoire, mais le plus important est dans la petite, en compagnie d’une famille de paysans chinois. Le père, la mère, leurs trois fils et leurs deux filles, les gendres, belles-filles, petits enfants… etc., tout ce beau monde nous entraîne dans leur quotidien, nous faisant découvrir leurs coutumes, leur attachement à la terre nourricière, leurs valeurs et tous les petits moments de vie qui donnent corps à un récit riche et captivant.

L’histoire débute sereinement, au rythme des saisons et du labeur dans les champs, comme bercée par un cours d’eau tranquille, centrée sur cette terre transmise de génération en génération et qui fournit tout ce dont un homme peut avoir besoin pour nourrir sa famille. Le reste du monde étant quelque chose de plutôt abstrait et n’ayant finalement que peu d’importance.

L’arrivée des peuples du Levant en 1937 va chambouler ce fragile équilibre et pulvériser un schéma de vie qui semblait immuable. Cet ennemi simplement désigné par « les étrangers » sera au début comme une rumeur, une menace potentielle mais néanmoins floue, lointaine.

Les bombardements par les « vaisseaux volants », puis l’invasion progressive par les troupes de «  démons », vont marquer un tournant brutal et irréversible dans la vie des gens de la terre.
Pearl Buck, à travers notre famille chinoise, dénoncera les horreurs de cette guerre, les privations, les humiliations, la spoliation des biens, la propagande de l’ennemi, et la résistance des chinois qui s’organise en secret.

Une guerre qui oblige les gens du peuple à s’ouvrir au monde, à s’adapter, s’instruire, prendre conscience d’un ailleurs, changer.

L’écriture est belle, tant dans le choix des mots que dans les tournures de phrases, tout en restant simple, sans fioritures. J’en profite d’ailleurs pour saluer le travail de Jane Fillion, traductrice du présent roman.

Certains personnages m’ont peut-être semblé par moment un peu trop romanesques, lisses, idéalisés, et l’ennemi diabolisé à l’extrême, certaines situations peu crédibles. Mais au final, cela n’a eu que peu d’importance, et m’a plutôt fait sourire.

« Fils de dragon » est un roman d’amour, de paix et d’espoir pour le peuple chinois de cette époque.

Heureuse je suis d’avoir découvert cette œuvre de Pearl Buck.





lundi 17 septembre 2018

La part de l'autre, Eric-Emmanuel Schmitt





Le point de départ de cette uchronie hitlérienne est le résultat du concours d’entrée à l’école des beaux-arts, en Autriche.

L’auteur imagine que ce fut là un événement décisif dans la vie du jeune Adolf Hitler.

S’il échoue, EES nous propose ce qui ressemble à la biographie du dictateur, son cheminement jusqu’au pouvoir absolu, sa déchéance et enfin sa mort. Une histoire qui se nourrit d’éléments historiques et que j’ai trouvée intéressante étant donné mon ignorance quasi-totale sur le sujet.

S’il réussit, l’auteur fait jouer son imagination pour lui construire un destin totalement différent, une vie d’artiste peintre presque banale, avec ses hauts et ses bas.

Il m’a fallu lire presque la moitié du livre pour remarquer qu’EES désignait le «  méchant » par Hitler, et le «  gentil » par Adolf H. cela étant fait, il m’a été plus facile de me positionner dans cet embranchement de vies, car les deux histoires se succèdent à travers les paragraphes, et non pas les chapitres. Futurs lecteurs, vous voilà prévenus !

La situation politique, les événements mondiaux, les répercussions sociétales sont évoquées mais ne représentent pas le but du roman. L’auteur a en effet choisi de se concentrer sur Hitler lui-même, sa personnalité, ses états d’âme, ses émotions, sa vision du monde qui l’entoure et des autres.

Dans la réalité historique, Hitler évolue vers le personnage connu, ce névrosé plein de certitudes, qui se nourrit du pouvoir qui lui est accordé afin de s’en emparer totalement, et appliquer sa vision despotique, dangereuse, absolue. Hitler qui se croit investi d’une mission, se voit comme le sauveur de l’Allemagne.

Dans son autre vie, Adolf H., en accédant à son rêve de devenir peintre, va évoluer différemment. Ne subissant pas de cassure humiliante qui le jette en marge de la société, il va connaitre l’amour, l’amitié, le succès parfois… ouvert sur le monde, tourmenté par ses incertitudes, il sera tout simplement «  humain ».

Nous avons tous des névroses, plus ou moins marquées, mais il appartient à chacun  de faire les bons choix, en accord avec sa conscience, mais aussi en prenant en compte le bien d’autrui au sens large.

En ce qui concerne Hitler, je pense que ça va bien au delà d'un choix dans le bon ou le mauvais sens, car son cas relève sans doute d'une maladie psychiatrique. Un fou dangereux qui a pris le pouvoir et a soumis des millions de gens à sa vision du monde. En conséquence, je d'adhère pas du tout à la petite histoire imaginée par l'auteur , et présentant un Adolf H. qui a bien tourné car Monsieur a eu la chance de ne pas être contrarié dans ses rêves d'artiste.

Cette lecture a été très pénible pour moi. Un calvaire même.

La faute au «  héros » de l’histoire sans doute. Lorsque le personnage principal est aussi antipathique, difficile de lire avec avidité.

Une narration trop longue, une uchronie qui m’a ennuyée et une conclusion que j’attendais impatiemment.




mardi 21 août 2018

Espace négatif, Nicolas Derder






Nicolas Derder est un jeune auteur indépendant qui signe ici son premier roman.

Il est bon quelques fois de sortir des sentiers battus du monde de l’édition et de tourner son regard vers d’autres horizons. On peut en effet avoir la surprise de capter le potentiel naissant d’un auteur anonyme, comme c’est le cas ici.

L’auteur dresse le portrait de Ludovic, un homme à l’existence banale, qui s’embourbe dans un quotidien sans couleurs et qui n’en peut plus de ce glissement inexorable vers un ennui de mort vivant. Le récit va ensuite connaitre tout un tas de bouleversements jusqu’au dénouement final, totalement inattendu.

J'ai apprécié la plume de l’auteur, sa capacité à décortiquer les émotions et sentiments du héros et à faire entrer le lecteur dans sa tête. Et puis il installe une ambiance très imagée.

Dans mes lectures, j’attache beaucoup d’importance au côté psychologique des personnages, cela donne de la profondeur au récit et crée une relation d’empathie (ou d’antipathie) avec les protagonistes. Dans «  Espace Négatif », j’ai été satisfaite !

Dans ce récit, le titre prend toute son importance. Espace Négatif évoque pour moi les négatifs des pellicules photos d’antan. Les couleurs sombres paraissent claires et vice versa.

Tout dans ce roman noir est en négatif, les situations que Ludovic va vivre, son manière d’être et de penser, l’image qu’il veut renvoyer au monde et ses peurs cachées… etc

Pour bien cerner l’écrit de Nicolas Derder, le lecteur doit toujours garder en tête que toute médaille a un revers, qu’un train peut en cacher un autre, que l’ombre n’existe que parce qu’il y a de la lumière, bref, qu’il n’y a pas qu’une réalité.

Une lecture trop superficielle pourrait laisser penser que ce roman se fond dans la banalité, alors qu’il est beaucoup plus que ça, il cache au contraire (encore un négatif !) une construction complexe et travaillée en profondeur.

Ce premier roman laisse transparaître un réel potentiel et une promesse de mûrissement dans l’écriture pour d’autres publications qui, j’en suis sûre, seront encore meilleures.

Voici le lien du blog littéraire de Nicolas Derder, avec une présentation de son roman:

http://livrepoche.fr/nicolas-derder-auteur/






lundi 20 août 2018

Les lieux sombres, Gillian Flynn






Un thriller psychologique prenant mais qui comporte néanmoins certaines longueurs…

Le personnage principal, Libby Day, trentenaire, est la survivante d’un massacre qui a eu lieu lorsqu’elle avait 7 ans, et qui a décimé toute sa famille, hormis son grand frère qui croupit en prison, puisqu’il a été désigné comme étant le coupable.

Le récit oscille entre le temps présent et ce passé tragique. Les chapitres se succèdent pour démêler petit à petit le fin mot de l’histoire.

Le talent de l’auteure a été de me faire détester tous les personnages de cette histoire. Libby Day et tous les autres, du plus vieux au plus jeune. D’emblée j’ai ressenti une franche antipathie pour eux. Cela étant associé à une ambiance qui transpire la poussière, la crasse, la pauvreté et la misère dans tous ses aspects.

Ceci-dit, et malgré cette détestation généralisée, j’ai apprécié ma lecture. Elle est de celles qui marquent puisqu’elle a provoqué des émotions et des sentiments aussi négatifs soient-ils.




samedi 28 juillet 2018

* * *




La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J'aime aller vers ce Dieu, à pieds s'il le faut, mais pas en voyage organisé. 


Extrait de " Meursault, contre-enquête" , de Kamel Daoud.





mercredi 11 juillet 2018

Toutes blessent la dernière tue , Karine Giebel





Premier contact avec la plume de Karine Giebel, glaçant et très perturbant.

Je me suis lancée dans cette lecture de plus de 700 pages en m’imaginant y rester bien 15 jours… hé bien non, ce fut fini en 4 ! Les Chapitres sont très courts, et agissent comme des coups de sabre. Rapides, précis, blessants. Faciles à lire en dépit de la dureté du sujet et au suspens très efficace.

L’auteure traite de l’esclavage domestique des mineurs en France, et de la maltraitance des enfants en général.

Sujet douloureux et qui met très mal à l’aise, quand on pense que ça concerne tant de vies innocentes, de nos jours encore et dans un pays comme la France…

Tama, la fillette dont il est question dans ce roman noir, est une petite marocaine de 8 ans.

Tout ce qu’elle subit est terrifiant, et je serais bien tentée de dire «  inhumain », mais je me dis que si, justement, c’est très humain au contraire. Ça fait froid dans le dos de constater tout ce dont l’homme est capable de faire subir aux plus faibles.

Par plus faibles j’entends : les animaux et les enfants. Les femmes aussi, quand le tortionnaire est un homme, mais les femmes aussi peuvent être des tortionnaires, et de la pire espèce.

Les enfants qui finissent esclaves dans les pays riches sont vendus par leurs parents. Des filles principalement, puisqu’elles ont toujours eu moins de valeur que les garçons. Enfants venus d’Afrique ou d’Asie, dont les parents pensent (naïvement ?) qu’ils pourront ainsi avoir une chance de s’en sortir dans la vie.

-        -  " Laissez-moi votre fille, je l’emmène avec moi en France. Elle ira à l’école et fera de bonnes études. En contrepartie elle m’aidera pour les tâches ménagère " dit-elle dans un grand sourire fourbe. " J’ai connu sa mère jadis. On est du même village ! Miskina (la pauvre), elle aurait été contente que sa fille ait un avenir meilleur…"

- "  D’accord, d’accord…va avec la dame ma fille, et soit bien obéissante, ne fais pas honte à ta famille."

Entre-temps : monnaie, monnaie.
En   

 D        Départ en France, confiscation des papiers d’identité, esclave.


On a beau « savoir » que ça existe, pour en avoir entendu parler, n’empêche que le fait de lire toute cette horreur étalée sur papier, sous forme d’un récit, avec des personnages attachants, ça retourne les tripes.

Les bourreaux d’enfants sont monsieur et madame tout le monde, aussi bien le cadre dans sa grande maison que le traîne savates dans sa cité. 

Le déclencheur ? Avoir sous la main un être vulnérable, qui n’a pas d’existence officielle et qui dépend entièrement de son «  maitre ».

8 ans c’est l’âge idéal. Plus jeune c’est pas capable de bosser convenablement. Plus vieux ça a déjà pris des plis et ça prend plus de temps à dresser. Et quand on achète un esclave, on veut le moins d’emmerdes possible.

En fouillant un peu sur internet, je suis tombée sur des témoignages d’anciens esclaves…et ce qui est décrit dans ce livre n’est pas du tout exagéré, ça s’est produit et ça continue de se produire, derrière les fenêtres closes et les sourires de convenance. A vomir.

En parallèle de la vie d’esclave de Tama, l’auteure développe aussi toute une histoire qui vient se greffer sur la route de Tama et la fait basculer dans d’autres découvertes, d’autres sentiments…

J’encourage vivement cette lecture car elle touche et nous force à ouvrir un peu plus nos consciences et affûter notre vigilance.

Peut-être que votre voisin, ce monsieur (ou cette dame), tellement charmant, serviable et propre sur lui cache-il une petite Tama dans sa buanderie ?

Bonne lecture.