vendredi 15 avril 2016

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie




Ce roman fait désormais partie de mes coups de cœur, c’est dit.

L’auteure est nigériane et je pense qu’une grande partie de ce roman est autobiographique.

A travers le regard  de son héroïne, Ifemelu, elle nous entraîne à Lagos, au sud du Nigéria, où l’on se retrouve immergé dans le quotidien des gens ordinaires, partageant les moments de vie d’une lycéenne avec sa famille et ses amis.

Je ne connais pas du tout la littérature africaine en général et j’ai donc été ravie de cette première plongée au Nigéria, et avec Chimamanda Ngozi Adichie en particulier, car c’est une merveilleuse romancière, talentueuse et sensible.

Ifemelu, comme tant d’autres jeunes de sa génération, va saisir l’opportunité de pouvoir s’expatrier dans un pays anglophone. L’envie d’une vie meilleure, le besoin de s’extraire d’un avenir sans relief, de construire quelque chose, de vivre un rêve, va pousser les uns vers l’Angleterre, les autres vers l’Amérique. Pour elle ce sera l’Amérique.

J’ai trouvé très intéressant de connaître le point de vue qu’une noire africaine pouvait avoir sur les blancs américains, sur les noirs américains, sur ce que les blancs américains pensaient des noirs, (selon leur origine et la nuance de leur teint), sur ce que les noirs américains pensaient des noirs africains et ainsi de suite. Une analyse sociétale qui a le mérite de mettre en évidence tout un tas de non-dits, de paradoxes, de petites hypocrisies, de discrimination et de racisme ressentis par les uns et niés par les autres…

Le parcours du personnage principal démontre toutes les difficultés que doivent surmonter les exilés africains. Ceux  pour qui ça ne marche pas et qui restent dans la misère,  ceux pour qui le rêve devient accessible, et aussi ceux qui décident de rentrer au pays. Ces derniers se sont-ils perdus en cours de route ? Retrouveront-ils leur place dans une société qui a continué d’évoluer pendant leur absence ? Qui sont-ils devenus après toutes ces années à l’étranger ?

Vous l’aurez compris, c’est un récit extrêmement riche et profond. L’auteure transmet un témoignage lucide, parfois caustique, parfois tendre, mais toujours franc sur tout ce petit monde, qu’il soit nigérian ou occidental, sans discrimination !  

Ah j’allais oublier ! C’est avant tout un magnifique roman d’amour. Le genre d’amour romantique qui ne se rencontre que rarement, un sentiment qui résiste au temps et à la séparation. Il sera le sel de cette histoire, le fil conducteur qui m’a donné envie de lire avec avidité et passion cette œuvre jusqu’à la dernière page et m’a rendue triste au moment de refermer le livre. Difficile de se résoudre à quitter des personnages attachants au bout de 523 pages !
Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin...

Bonne lecture !




lundi 4 avril 2016

Franz Kafka



Le procès, La colonie pénitentiaire, La métamorphose



Grâce à l’immersion dans ces quelques œuvres de l’auteur tchèque, j’ai clairement compris la signification de l’expression : «  une situation kafkaïenne ».

« La colonie pénitentiaire » et « La métamorphose » sont des nouvelles. « Le procès » est quant à lui  un roman court mais tous ont en commun un style bien particulier, dominé par une absurdité qui me rappelle les œuvres de l’auteur japonais Haruki Murakami. (Je me demande d’ailleurs si Murakami ne pousse pas encore plus dans l’absurde).

Kafka aborde des sujets de société et les met en scène de manière exagérée. Le tout semble illogique et complètement décalé par rapport aux normes et aux standards de nos schémas
mentaux.

L’écriture est travaillée mais la lecture est tout à fait abordable malgré quelques longueurs, notamment dans « Le procès », où l’auteur s’appesantit un peu trop à mon goût dans ses explications sans queue ni tête.  

Dans ces œuvres il y a de l’humour et de la légèreté, car beaucoup de situations prêtent à sourire, mais au final je dirais quand-même que ces histoires sont tragiques, tout en étant racontées de manière amusante… pour rester dans l’absurdité jusqu’au bout.

J’ai été contente de découvrir l’univers de Franz Kafka et je compte bien prolonger ma lecture avec «  Le château ». A suivre…