mardi 23 juillet 2019

La Fortune des Rougon, Emile Zola




Après des années de tergiversations, je me lance enfin dans la lecture de cette fameuse saga des Rougon-Macquart.
Et pour rester dans la cohérence chronologique, je lirai les vingt volumes dans l'ordre.

Premier livre: La Fortune des Rougon.
Je pense qu'il est important de commencer par ce roman, car l'auteur y explique la genèse de ces lignées des Rougon et des Macquart.


" Et il songeait ( Pascal) à ces poussées d'une famille, d'une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie des mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d'ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un éclair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d’appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang."


Emile Zola se penche sur les différents membres de cette famille, remonte dans le passé, dissèque la vie de chacun, met à jour leurs penchants pourris, leurs aspirations et leurs petites magouilles.

Le début de la lecture a été difficile, car il n'est pas très aisé de passer des auteurs contemporains à Zola, tant il étale des descriptions minutieuses sur plusieurs pages. Question d'habitude, je m'y suis fait et ai pris le temps d'observer et de m’imprégner du tableau peint par l'auteur.

L'évènement majeur de ce roman, c'est le coup d’État du 2 décembre 1851, mené par le prince Louis Bonaparte. On découvre donc, au fil des pages, l'ambiance politique de l'époque.
Le récit se passe dans une petite ville du midi, du nom de Plassans. Zola décortique cette société provinciale, décrivant le découpage des quartiers de cette petite ville entourée de remparts, selon le milieu social des habitants. Il nous offre une étude sociétale historique très intéressante.

Maintenant que l'arbre généalogique de cette famille est posé, que l'on visualise les ramifications et les liens unissant tous ses membres, il ne reste plus qu'à se laisser porter par le destin des uns et des autres.
Je suppose que les prochains livres de cette saga vont se focaliser sur tel ou tel personnage, en mettant toujours en évidence les lois de l'hérédité qui se répercutent au fil des générations?
" La Curée" éclairera certainement ma lanterne prochainement !



vendredi 12 juillet 2019

Couleurs de l'incendie, de Pierre Lemaitre





Deuxième volet d’une saga familiale en trois parties, « Couleurs de l’incendie » se passe dans les années 30.

« Au revoir là-haut », premier volet, se passe dans les années 20. J’avais aimé ce roman, mais je dois dire que j’ai adoré cette suite. Pourquoi ? Peut-être que c’est dû à la période, plus éloignée de la première guerre mondiale, peut-être aussi parce que l’héroïne est une femme.

Madeleine, c’est elle notre personnage principal. Fille de banquier, elle semble au début du récit un peu perdue, naïve. Femme riche de son temps, elle a l’habitude de déléguer, de ne pas se mêler des affaires d’hommes. 

Le tout début de l’histoire démarre par un enterrement. Celui de Marcel Péricourt, le père de Madeleine, banquier respecté à la tête d’une belle fortune.  Mais ce qui devait suivre un déroulement protocolaire se solde par un drame inexplicable, dont la victime est Paul, l’enfant unique de Madeleine. Il a 7 ans.

A partir de là, le destin de cette mère et son fils va basculer, les précipiter dans des évènements qui vont les contraindre à se révéler, à voir le monde autrement et à agir en conséquence.

Pour construire son roman, Pierre Lemaitre va se servir du contexte sociétal de l’époque. Tout l’entourage de Madeleine va contribuer à nourrir les différents aspects du récit, chacun dans son domaine : Charles Péricourt, l’oncle député, André Delcourt, l’ex-amant journaliste, Gustave Joubert, le fondé de pouvoir de la banque Péricourt aux ambitions démesurées, et quelques autres, à découvrir au fil des pages.

Madeleine va nous entrainer dans son sillage, dans cette France des années 30 où instabilité et doute partage le pays. La première guerre n’est pas loin, et déjà l’Europe s’agite : montée du nazisme en Allemagne, avec à sa tête A. Hitler. Il désigne clairement la France comme ennemie de l’Allemagne, mais doit-on craindre quelque chose de ce côté ? Certains pensent que c’est un effet politique, impossible de redémarrer une guerre, le temps est à la construction et à la consolidation. Et puis que pense-t-on du fascisme italien ? N’est-ce pas ce qu’il faudrait aussi appliquer en France, pour pallier l’inconsistance du gouvernement ?  

La dette de l’État ne fait que se creuser, et les choses ne vont pas s’arranger avec le débordement de la crise américaine. La fraude fiscale est incontrôlable, et les contribuables n’en peuvent plus de la multiplication des impôts. La colère gronde, éclate, les couleurs de l’incendie sont visibles.

Petit clin d’œil pour le commissaire Fichet, en qui j’ai vu l’inspecteur Colombo… ça m’a bien fait sourire !

Voilà, j’ai refermé ce roman le cœur en joie d’avoir passé ces quelques jours en sa compagnie. J’aime beaucoup la plume de Pierre Lemaitre. Il a su capter mon attention et me passionner de la première à la dernière page. 

Je suis curieuse de connaitre la suite, qui devrait logiquement se passer dans les années 40 ? Qui en sera le héros ? Mystère…à suivre !

Bonne lecture :-)