lundi 17 septembre 2018

La part de l'autre, Eric-Emmanuel Schmitt





Le point de départ de cette uchronie hitlérienne est le résultat du concours d’entrée à l’école des beaux-arts, en Autriche.

L’auteur imagine que ce fut là un événement décisif dans la vie du jeune Adolf Hitler.

S’il échoue, EES nous propose ce qui ressemble à la biographie du dictateur, son cheminement jusqu’au pouvoir absolu, sa déchéance et enfin sa mort. Une histoire qui se nourrit d’éléments historiques et que j’ai trouvée intéressante étant donné mon ignorance quasi-totale sur le sujet.

S’il réussit, l’auteur fait jouer son imagination pour lui construire un destin totalement différent, une vie d’artiste peintre presque banale, avec ses hauts et ses bas.

Il m’a fallu lire presque la moitié du livre pour remarquer qu’EES désignait le «  méchant » par Hitler, et le «  gentil » par Adolf H. cela étant fait, il m’a été plus facile de me positionner dans cet embranchement de vies, car les deux histoires se succèdent à travers les paragraphes, et non pas les chapitres. Futurs lecteurs, vous voilà prévenus !

La situation politique, les événements mondiaux, les répercussions sociétales sont évoquées mais ne représentent pas le but du roman. L’auteur a en effet choisi de se concentrer sur Hitler lui-même, sa personnalité, ses états d’âme, ses émotions, sa vision du monde qui l’entoure et des autres.

Dans la réalité historique, Hitler évolue vers le personnage connu, ce névrosé plein de certitudes, qui se nourrit du pouvoir qui lui est accordé afin de s’en emparer totalement, et appliquer sa vision despotique, dangereuse, absolue. Hitler qui se croit investi d’une mission, se voit comme le sauveur de l’Allemagne.

Dans son autre vie, Adolf H., en accédant à son rêve de devenir peintre, va évoluer différemment. Ne subissant pas de cassure humiliante qui le jette en marge de la société, il va connaitre l’amour, l’amitié, le succès parfois… ouvert sur le monde, tourmenté par ses incertitudes, il sera tout simplement «  humain ».

Nous avons tous des névroses, plus ou moins marquées, mais il appartient à chacun  de faire les bons choix, en accord avec sa conscience, mais aussi en prenant en compte le bien d’autrui au sens large.

En ce qui concerne Hitler, je pense que ça va bien au delà d'un choix dans le bon ou le mauvais sens, car son cas relève sans doute d'une maladie psychiatrique. Un fou dangereux qui a pris le pouvoir et a soumis des millions de gens à sa vision du monde. En conséquence, je d'adhère pas du tout à la petite histoire imaginée par l'auteur , et présentant un Adolf H. qui a bien tourné car Monsieur a eu la chance de ne pas être contrarié dans ses rêves d'artiste.

Cette lecture a été très pénible pour moi. Un calvaire même.

La faute au «  héros » de l’histoire sans doute. Lorsque le personnage principal est aussi antipathique, difficile de lire avec avidité.

Une narration trop longue, une uchronie qui m’a ennuyée et une conclusion que j’attendais impatiemment.