jeudi 30 juillet 2020

Pensée du soir



Le monde va mal.

Cela ne date pas d’aujourd’hui, ni même d’hier. L’Histoire a connu des crises, à toutes les époques, dans toutes les sociétés. Quelques fois, les choses s’apaisent, une paix relative domine le quotidien des uns, puis se retire vers d’autres horizons, et tout s’enflamme.

C’est presque à chaque fois le même schéma qui se reproduit. Les choses se passent de manière cyclique, et c’est comme si tout un peuple était amnésique. On dirait une fatalité.

Le monde va mal.

Pour prendre la température du climat sociétal, il suffit de surfer sur les réseaux sociaux. Les commentaires haineux bourgeonnent, s’appuyant sur des vérités, puis les émotions exacerbées font le reste. Quelques-uns brodent, touillent dans le chaudron de la peur et de l’insécurité, et d’autres s’en emparent fiévreusement pour les disperser aux quatre vents. Haine et violence fleurissent pour emprisonner les esprits. Les gens se divisent.

L’être humain n’est qu’un, mais il a brisé son miroir depuis tellement longtemps qu’il s’imagine que tous les éclats renvoient des images différentes.

Le monde va mal.

Cheyenne.





mardi 21 juillet 2020

* * *



Le temps qui passe et devient poussière
Les souvenirs qui s'estompent et se perdent




mercredi 15 juillet 2020

Sud-Ouest et monde musulman. Histoires de rencontres, de Christian Coulon





Avant de lire cet essai, je savais qu’il y avait eu par le passé des influences arabo-musulmanes en occident. Mais je savais cela de manière vague, diffuse et générale.

Christian Coulon nous relate dans son ouvrage des récits précis, choisis et bien documentés. Cela commence au 8ième siècle, et se poursuit au fil du temps. Les personnages, qu’ils soient occidentaux ou arabes, se distinguaient de leurs contemporains par leur originalité, leur intelligence, leur ouverture d’esprit et leur curiosité.

J’ai choisi de ne pas lire cet essai dans l’ordre des chapitres, mais de me laisser guider par la curiosité que certains titres éveillaient en moi. Certains m’ont intéressée plus que d’autres, et si je devais n’en citer qu’un, ce serait l’histoire de la rencontre d’une jeune française, Aurélie Picard, avec un dignitaire d’une confrérie soufie du sud de l’Algérie.

L’histoire se passe au 19ième siècle. Ils se marient et partent s’établir en Algérie, où Aurélie a occupé une place importance au sein de la confrérie.
L’époux s’appelait Sidi Ahmed Tidjani.

Si ce chapitre m’a particulièrement intéressée, c’est que j’ai eu l’occasion, lorsque j’étais adolescente, de lire le très beau roman de Frison-Roche, « Djebel Amour », et qui relate justement cette histoire d’amour hors normes.


La dernière partie de ce livre s’intitule « Gourmandises mêlées », et là j’y ai appris des choses fort intéressantes. L’auteur conclut en nous livrant une recette originale de couscous à la mode du sud-ouest. Et pourquoi pas ? Le couscous peut, à mon sens, se décliner selon les goûts et envies de chacun, en fonction de la région où il vit et les ingrédients disponibles. Certains le préparent en sauce rouge, d’autres en sauce blanche, avec tel ou tel légume, ou même pas de légumes du tout, et beaucoup de viande, ou pas de viande puisque le grain associé aux pois-chiches se suffisent à eux-mêmes, comme les plats végétariens. Il y a aussi le couscous au lait, avec pour seuls légumes du potiron et des pommes de terre, et de la viande de mouton salée. Et puis le couscous au poisson, ou encore le rarissime couscous noir ( le grain est fabriqué avec du blé fermenté). 


Bref, il y en a pour tous les goûts. C’est Le plat qui se partage et se décline à l’infini !


Ce que l'auteur a voulu démontrer au fil des pages, c'est que depuis le haut Moyen Age jusqu'à nos jours, la frontière entre le monde occidental et le monde arabo-musulman n'a jamais été hermétique, mais poreuse. Il y a toujours des échanges, directement ou indirectement, une imprégnation culturelle qui a laissé des traces. 
Apprendre à se connaitre, s'enrichir de la différence de l'autre et progresser ensemble...


Bonne lecture. 



vendredi 10 juillet 2020

L'Archipel du Chien, de Philippe Claudel





L’Archipel du Chien est un lieu imaginaire, que l’on situe, d’après les évènements, dans la mer méditerranée.

L’histoire qui nous intéresse se passe sur une petite île de cet archipel. Une île qui représente la toute dernière dent de la mâchoire inférieure de cet archipel en forme de chien. Et c’est la seule île à être habitée.
Elle n’est pourtant pas spécialement hospitalière, c’est même tout le contraire, puisqu’elle est surplombée d’un volcan capricieux qui en a fait une terre noire et rugueuse.

Un matin, trois corps de jeunes hommes noirs échouent sur une plage de cette île.

Six personnes seulement en sont témoins : Monsieur le Maire, deux pêcheurs (Spadon et Amérique), la vieille (l’ancienne institutrice), l’instituteur et le curé. 

A partir de là, la vie de ces six personnes, puis celle de tous les habitants va peu à peu être chamboulée, imperceptiblement et irrémédiablement.

Cette histoire est un drame, très actuel certes, mais qui peut être superposé à d’autres époques, d’autres lieux, d’autres personnages et même d’autres situations.

L’écriture de l’auteur est savoureuse, piquée de beaucoup d’humour. Cela donne de la légèreté à une atmosphère qui aurait pu être lourde et glauque.

Si je devais résumer cette histoire, je dirais qu’elle est le récit des salauds ordinaires…vous, moi, n’importe qui.

Bonne lecture.

 

lundi 6 juillet 2020

Luca, de Franck Thilliez






Un excellent policier que voilà.  J’y ai retrouvé les personnages des premiers Thilliez, des flics attachants dont j’ai découvert de nouveaux liens, notamment le fait que Sharko et Lucie soient mariés avec des enfants ? Mais c’est arrivé dans quel épisode ça ? Va falloir que je comble mes lacunes !

Luca m’a tenue en haleine du début à la fin. Le suspens a été distillé tout au long des pages, sans rien révéler de cette terrible affaire, dont on découvre les rouages invraisemblables au fur et à mesure de l’enquête. Tout commence de manière presque banale, mais très vite le scénario bascule dans le sordide. 

Franck Thilliez prend appui sur une enquête policière pour finalement démontrer certaines dérives de nos sociétés, dérives dont je soupçonnais certains aspects, mais pas à ce point… cela fait froid dans le dos.

Il y est question de transhumanisme,  d’alliance avec les machines, de pratiques extrêmes dans certains milieux marginaux et de projets beaucoup plus vastes dans les hautes sphères de ceux qui tirent les ficelles de notre monde.

Ce qui me fait penser que nous, simples citoyens lambda, sommes occupés à subsister, satisfaire nos besoins primaires ou planifier nos vacances, pendant que les vrais décideurs, ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent, travaillent à échafauder le futur de l’humanité, dans la plus totale indifférence de la masse. Tel un troupeau de brebis se laissant mener par son berger, qui lui sait à l’avance quel itinéraire il va leur faire emprunter. Et de tt façon au final ce qui les attend, c’est l’abattoir. 

Le futur est déjà en marche et nous sommes des consommateurs consentants, ravis que notre vie soit ainsi facilitée par toutes les nouvelles technologies, et l’intrusion de l’intelligence artificielle. 

 L’intelligence artificielle ? ou plutôt surveillance artificielle ?