Monsieur Linh est un vieil homme qui débarque en Amérique ou en Europe, à
bord d’un bateau, en compagnie d’autres réfugiés comme lui.
Ses seuls biens tiennent dans une petite valise, tout ce qu’il
a pu emporter de son pays natal. Mais surtout, il y a sa petite fille, Sang Diu,
un bébé de quelques semaines qu’il tient serré contre lui.
Au fil de ma lecture, j’ai compris que le vieil homme était
vietnamien, et qu’il faisait sans doute partie des boat-people, comme on les
appelait alors dans les années 70, car ils fuyaient la guerre civile à bord d’embarcations
de fortune, pour une destination inconnue, mais porteuse d’espoir de survie…
Monsieur Linh a tout perdu. Son fils et sa belle-fille, ses
voisins, et tout le village dont il ne restait plus que des cendres. Il était
le seul survivant, ainsi que sa petite fille à qui il a décidé d’offrir un
avenir en quittant un pays en ruine.
Ce roman est très émouvant. Il ne se passe pas grand-chose en
termes d’action ou d’évènements, mais le lecteur suit les pensées de ce vieil
homme, ses souvenirs, la nostalgie de tout ce qu’il a perdu et ne reverra jamais,
le déracinement et la nécessité d’une adaptation impossible à un âge avancé dans
un pays totalement étranger.
Monsieur Linh, malgré son grand désarroi, fera une rencontre
exceptionnelle, une amitié profonde en naitra et lui donnera la force de
surmonter les épreuves.
La fin du récit est plutôt inattendue, bien que j’en ai
dénoué les fils quelques pages auparavant.
Ce roman est plein de tristesse et de nostalgie, mais l’écriture
de Philippe Claudel est poétique, douce et parsemée d’amour et d’espoir. Une
main tendue, la chaleur d’un contact, un sourire et une attention sincère
suffisent à remplir un cœur d’une onde apaisante, même si les mots ne signifient
rien qu’une douce chanson.
Bonne lecture.