jeudi 11 juin 2020

Mémoire d'encre et de cendres * * , de Christine Machureau






Après «  Mémoire froissée », voici le tome 2 de cette fabuleuse saga moyenâgeuse dans laquelle je me suis embarquée avec ravissement.

Et alors là, je vais le dire franchement mes amis, nous avons franchi un degré depuis le précédent tome, qui était déjà très haut placé. 

Mais avant de m’épancher sur le récit, j’aimerais d’abord signaler quelques points négatifs, qui n’ont rien à voir avec l’œuvre de l’auteure, mais concernent les éditions Pocket

Je ne sais pas si le défaut est limité au livre que j’ai ou s’il s’étend à tout le tirage de ce tome mais il y a, en plein milieu du roman, un gros cafouillage. Tout va bien jusqu’à la page 240, puis tout d’un coup, un peu plus d’une quinzaine de pages a été rajoutée dans le plus grand désordre.

Je pensais ma lecture compromise jusqu’à ce que je comprenne qu’une fois le passage à vide franchi, il suffisait de poursuivre le récit le plus normalement qu’il soit. Ouf, nous sommes sauvés ! 

Autre chose, qui concerne cette fois la 4ième de couverture. Elle nous annonce une jeune herboriste. Or Anne n’est plus jeune du tout, puisque dans le précédent tome nous la quittions alors qu’elle approchait la cinquantaine… autrement dit, elle était dans l’hiver de sa vie, pour l’époque.

Voilà, maintenant que tout est clair, passons aux choses plaisantes.

L’histoire débute en 1424 et s’égrène au fil des pages, sur une dizaine d’années. 

Dame Anne, malgré son grand âge (j’exagère) va vivre, quelque fois malgré elle, des aventures riches en rebondissements. Le contexte politique de l’époque, instable et incertain, va éclabousser sa petite vie bien réglée.

La guerre de Cent Ans qui oppose les godons (les Anglais), au royaume de France, divise le pays et fait régner la plus grande confusion. Le Dauphin Charles VII d’un côté, les Bourguignons et les Anglais de l’autre. Des frontières mouvantes, des alliances qui se nouent et se dénouent au gré des forces et des intérêts, les trahisons, les exécutions, les empoisonnements…et toujours le spectre des famines et des hivers terriblement rigoureux. La vie n’était pas douce à cette époque, et chacun essayait de tirer son épingle du jeu sans trop de heurts.

Notre bonne Anne se voit propulsée à la Cours de Bourgogne et devient le témoin d’une étrange prophétie et d’un secret d’État qui feront planer autour d’elle et de ses proches, un terrible danger.

Le rythme de ce récit est soutenu, aucun temps mort. L’auteure a su tisser une histoire encore une fois passionnante, très intéressante par son côté historique. Le récit est riche, bien construit, et toujours extrêmement bien documenté. 

J’ai trouvé également que la plume de l’auteure avait gagné en souplesse, par rapport au précédent tome, notamment pour les transitions, qui étaient peut-être un peu trop abruptes par moments. 

Je ne sais pas ce que réservent les prochains tomes, mais j’ai hâte de m’y plonger, de retrouver Dame Anne et tout son petit monde dans de nouvelles aventures, au cœur d’un moyen-âge en pleine mutation, porteur d’une promesse de renouveau.

Bonne lecture ;-)