C’est le genre de romans que j’affectionne particulièrement.
Un roman historique, qui se passe au moyen-âge et qui aborde
des thèmes et un contexte qui font écho à d’autres lectures. Le procès de l’Ordre
des Templiers, sous le règne de Philippe le Bel, lu dans la série « Les Rois
Maudits », de Maurice Druon.
Et puis il y a le titre du roman, les béguines, cette communauté de femmes
entre deux eaux. Ni épouses, ni nonnes, que j’ai eu l’occasion de découvrir
dans « Les âges sombres », de
Karen Maitland. Sauf que dans les
âges sombres, il s’agissait d’une communauté établie en Angleterre, alors que
dans le présent roman, elles sont à Paris, dans le Clos Royal.
Etonnant qu’il ait pu exister une telle communauté de femmes
au 14ième siècle. Qu’elles aient pu jouir d’une relative liberté
était un concept plutôt moderne, dans une société où la femme devait obéissance
et soumission soit au père, au frère puis à l’époux, ou bien à un ordre
religieux, si elle choisissait la vie monastique.
Les béguines vivaient entre-elles, solidaires, et avaient un
habit distinctif, proche de celui des nonnes. Elles priaient, certes, mais
avaient aussi la possibilité de sortir, de travailler, de disposer de leurs
possessions et de les léguer à qui elles voulaient.
La trame tissée par l’auteure intègre des personnages
fictifs, pour les besoins de la petite histoire, et fait référence à d’autres,
historiques, dans la grande histoire.
Sa plume est sensible, douce, profonde. Elle décrit souvent
les odeurs, de la terre, des plantes, des rues, les bonnes et les moins bonnes.
Les bruits aussi, et tout ce qui renvoie aux sens, créant ainsi une ambiance
intimiste, comme suspendue dans le temps.
La période est dure, cruelle, féroce, mais l’histoire de ces
femmes, racontée par Aline Kiner, est présentée avec beaucoup de délicatesse.
Une auteure que je vais suivre, assurément.
Bonne lecture.
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