lundi 11 mars 2019

Thérèse Raquin, d'Emile Zola





Depuis quelques années, je tourne autour d’Emile Zola, sans jamais me décider à le lire.

Je possède la série « Rougon-Macquart » au complet, mais j’attends toujours le bon moment pour l’entamer.

Et puis il y a quelques mois, en passant par Chavannes-sur-Suran, petit village dans l’Ain, je suis allée fouiner dans la boite à livres que les habitants ont eu la bonne idée d’installer au bord de la route. Et là, que vois-je ?  Un roman d’Emile Zola ! Tout beau, tout bleu, et qui ne fait pas partie des Rougon-Macquart ! Il m’attendait autant que je le cherchais, sans même le savoir, puisque je ne connaissais pas ce titre. Bref nous nous sommes bien trouvés tous les deux.

Thérèse est arrivée un beau jour dans les bras de son père, encore bébé, et a été confiée à sa tante, Madame Raquin.

Elevée aux côtés de Camille, le fils chéri de sa tante, elle verra son destin scellé très tôt à cet être maladif et mou.

Mariage, crime, deuil, adultère. Zola s’attelle à disséquer toutes les attitudes, les pensées, le cheminement des quelques personnages de ce roman ; mais toujours dans une ambiance glauque, sombre, minable. Aucun des portraits présentés dans ce roman ne peut trouver grâce aux yeux du lecteur. Visages blafards, regards vides, paroles sottes et mesquines, égoïsme, paresse et faux-semblants jalonnent ce récit.

La mise en abîme est lente, progressive, inéluctable. On sait que toute cette histoire va finir en cacahuète.

La plume de Zola est descriptive, comme c’est souvent le cas des auteurs du 19ième siècle. Mais si je devais faire une comparaison, avec Balzac par exemple, je dirais que les écrits de Zola sont bien plus clairs, pas du tout ampoulés et tortueux comme ceux de Balzac (à mon sens en tout cas). L’écriture est très agréable, sans lourdeur ni ennui. Je me suis laissée embarquer au fil des pages, ravie par cette comédie humaine très justement analysée.

A présent, je me sens tout à fait prête pour son œuvre majeure. Prochainement je reviendrai avec «  La fortune des Rougon ».

Bonne lecture ;-)




8 commentaires:

  1. Plusieurs choses:

    Citation: " Et puis il y a quelques mois, en en passant par Chavannes-sur-Suran, petit village dans l’Ain, je suis allée fouiner dans la boite à livres que les habitants ont eu la bonne idée d’installer au bord de la route." >>>>> Récemment dans la petite ville dans laquelle j'habite, a été installé une boite similaire. Un petit toit rouge en double pente pour symboliser une petite maison accueillante, un vitrage, une tirette en zinc, deux rayonnages. Une vingtaine de romans. Et le turn-over palpable semble signer le succès. J'y ai trouvé quelques petits policiers de poche, typiques des 60's, d'auteurs oubliés; un épisode de "Le Poulpe" chez Baleine ed.. Rien de transcendant si ce n'est que j'ai eu envie de participer à l'opération en y apportant à mon tour quelques romans.

    Citation: "Je possède la série « Rougon-Macquart » au complet, mais j’attends toujours le bon moment pour l’entamer." >>>> Itou. A mon souvenir il m'a fallu attendre mes quarante ans pour me décider à y aller. Ce fut la fureur de "Germinal", suivi du ésespoir de "L'assommoir", de "La bête humaine" et enfin "La Fortune des Rougon" (dont il me reste rien en souvenir si n'est qu'il me semble qu'on y parlait d'Aix en Provence). J'y ai trouvé mon compte, sans souci de respect de la chronologie du cycle. L'épisode qui, pour l'instant me tente est "La débacle" avec, semble t'il la Commune en point d'orgue.

    Comme pour toi le style de l'auteur m'est abordable, agréable, auquel je prend plaisir malgré des descriptions sans fards, sombres, pessimistes et cyniques des choses, des lieux, des faits et des êtres.

    Bref, ta chronique me pousse à m'y remettre.

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    1. c'est sûr qu'avec Zola on n'est pas dans un monde de bisounours.. y a de quoi te dégoûter du genre humain ! :-D

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    2. Dans "l'Assommoir" (« le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple ») on ressent une ENORME empathie pour Gervaise (bisounours modèle) en parallèle (si je m'en souviens bien)d'un Lantier ÉPOUVANTABLEMENT haïssable. Bises à toi Gervaise, pour ce bonheur là-haut que tu n'as jamais trouvé ici bas.
      Je garde de ce roman, plus que d'un autre de Zola, même de Germinal, un souvenir de personnages marquants aussi fort que pour Gervaise et ce SALAUD de Lantier.

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    3. Citation: "c'est sûr qu'avec Zola on n'est pas dans un monde de bisounours.. y a de quoi te dégoûter du genre humain ! :-D"
      >>> D'autres, peut-être encore moins reluisants, d'Octave Mirbeau avec "Journal d'une femme de chambre".

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    4. Moi aussi Alvin, j'ai commencé la saga vers mes 40 ans. ;)
      Je confirme, Zola dépeint avec brio les salauds.

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    5. Nicolas et Avin, ça va alors, je suis dans le timing :-D 40 ans le mois prochain :-D

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  2. à force de me parler de tes lectures des Rougon-Macquart, j'ai hâte de m'y mettre aussi! je reviendrai te dire ce que j'en pense ;-)

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  3. Content que tu te sentes de débuter la saga.

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