Deuxième volet d’une saga familiale en trois parties, « Couleurs
de l’incendie » se passe dans les années 30.
« Au revoir là-haut », premier volet, se passe
dans les années 20. J’avais aimé ce roman, mais je dois dire que j’ai adoré
cette suite. Pourquoi ? Peut-être que c’est dû à la période, plus éloignée
de la première guerre mondiale, peut-être aussi parce que l’héroïne est une
femme.
Madeleine, c’est elle notre personnage principal. Fille de
banquier, elle semble au début du récit un peu perdue, naïve. Femme riche de
son temps, elle a l’habitude de déléguer, de ne pas se mêler des affaires d’hommes.
Le tout début de l’histoire démarre par un enterrement.
Celui de Marcel Péricourt, le père de Madeleine, banquier respecté à la tête d’une
belle fortune. Mais ce qui devait suivre
un déroulement protocolaire se solde par un drame inexplicable, dont la victime
est Paul, l’enfant unique de Madeleine. Il a 7 ans.
A partir de là, le destin de cette mère et son fils va
basculer, les précipiter dans des évènements qui vont les contraindre à se révéler,
à voir le monde autrement et à agir en conséquence.
Pour construire son roman, Pierre Lemaitre va se servir du
contexte sociétal de l’époque. Tout l’entourage de Madeleine va contribuer à
nourrir les différents aspects du récit, chacun dans son domaine : Charles
Péricourt, l’oncle député, André Delcourt, l’ex-amant journaliste, Gustave
Joubert, le fondé de pouvoir de la banque Péricourt aux ambitions démesurées,
et quelques autres, à découvrir au fil des pages.
Madeleine va nous entrainer dans son sillage, dans cette France
des années 30 où instabilité et doute partage le pays. La première guerre n’est
pas loin, et déjà l’Europe s’agite : montée du nazisme en Allemagne, avec
à sa tête A. Hitler. Il désigne clairement la France comme ennemie de l’Allemagne,
mais doit-on craindre quelque chose de ce côté ? Certains pensent que c’est
un effet politique, impossible de redémarrer une guerre, le temps est à la
construction et à la consolidation. Et puis que pense-t-on du fascisme italien ?
N’est-ce pas ce qu’il faudrait aussi appliquer en France, pour pallier l’inconsistance
du gouvernement ?
La dette de l’État ne fait que se creuser, et les choses ne
vont pas s’arranger avec le débordement de la crise américaine. La fraude
fiscale est incontrôlable, et les contribuables n’en peuvent plus de la
multiplication des impôts. La colère gronde, éclate, les couleurs de l’incendie
sont visibles.
Petit clin d’œil pour le commissaire Fichet, en qui j’ai vu
l’inspecteur Colombo… ça m’a bien fait sourire !
Voilà, j’ai refermé ce roman le cœur en joie d’avoir passé
ces quelques jours en sa compagnie. J’aime beaucoup la plume de Pierre
Lemaitre. Il a su capter mon attention et me passionner de la première à la
dernière page.
Je suis curieuse de connaitre la suite, qui devrait
logiquement se passer dans les années 40 ? Qui en sera le héros ?
Mystère…à suivre !
Bonne lecture :-)
Enfin une chronique..! Cà faisait longtemps. Trop vraiment. Cà manquait.
RépondreSupprimerje t'avais dit que c'était qu'une question de temps ;-)
Supprimerfaut juste tomber sur le bon livre..
:-) (smiley tout content)
SupprimerJe confirme, je me demandais ce qu'il se passait.
SupprimerJ'ai lu et apprécié "Au-revoir là-haut". Je suppose que Madeleine est la soeur d'un héros du tome précédent. Je la retrouverai, oui tu m'as donné envie de lire cette suite, avec plaisir tant j'en garde bon souvenir. Le père semble lui aussi venir du premier épisode. Mais pour le reste existe t'il de forts liens avec "Au-revoir là-haut" ?
RépondreSupprimeren fait, on y retrouve bien quelques personnages du premier, puisque c'est une saga familiale, mais les histoires sont finalement indépendantes, puisqu'il se passe une décennie entre les deux..je pense même qu'on peut lire le deuxième sans avoir lu le premier, puisque l'auteur fait des rappels astucieux. ( mais c'est mieux d'avoir lu le premier, pour avoir une bonne compréhension globale de l'histoire de cette famille à travers le temps)
SupprimerIl est vrai que mise à part Madeleine et peut-être l'ami de la Gueule Cassée (je ne me souviens plus très bien) Lemaitre avait fait le vide dans ses personnages..!
SupprimerL'auteur dans le premier tome avait excellemment utilisé les évènements historiques à sa disposition. Je suis curieux de lire ce qu'il a pu faire de ceux des années trente. Il en est de même des menaces qui se profilent à l'horizon de l'Europe. Je sens Lemaitre très à l'aise dans ces périodes entre deux eaux, dans ces gués ambigus et apparemment calmes entre deux affrontements.
Supprimerchaque volet se suffit à lui-même... chacun a une fin on peut dire.
SupprimerD'ailleurs, après le premier, je ne savais pas qu'il y avait une suite! et après celui-ici idem.
Je crois me souvenir que l'idée de poursuivre est venue avec la consécration du Goncourt.
SupprimerAlbert Dupontel avait fait d' "Au-revoir-là-haut" une excellente adaptation cinématographique reprenant le caractère onirique de la situation. Penses-tu que "Les couleurs de l'incendie" se prête également à une exploitation en salle sombre ?
RépondreSupprimerje n'ai pas vu le film dont tu parles, mais oui, "Couleurs de l'incendie" serait bien en film ;-)
SupprimerJe ne m'étais pas mis en tête de lire la suite car je trouve Au revoir- là-haut sur vendu. Mais voila une chronique qui va me faire changer d'avis. Je vais l'ajouter à ma wish, ce sera déjà ça. Et je ne savais pas qu'il y en aurait un troisième.
RépondreSupprimeron ne pense à une suite, car finalement ça n'en est pas une à proprement parler...
Supprimer