mardi 1 décembre 2020

Le meilleur des mondes, de Aldous Huxley

 

 

Si je devais résumer ce roman, je dirais que le meilleur des mondes n’est qu’une question de point de vue, et surtout de conditionnement.

J’avais lu ce classique que l’on dit «  très d’actualité » il y a quelques années, mais comme je ne l’avais pas chroniqué, je me suis dit qu’il serait bon de le relire et d’écrire quelques chose.

Le récit se passe dans un futur de l’humanité. Un futur où règnent la paix et la stabilité après une guerre qui a remis à zéro tous les principes anciens de nos civilisations.

Dans ce nouveau monde, qualifié de meilleur, le maitre mot c’est : le bonheur.

Tout a été mis en œuvre pour atteindre ce bonheur tant convoité. Tout, depuis la conception des nouveaux individus, les vieux principes de moralité, jusqu’à la mort elle-même. Bref, c’est le jour et la nuit avec ce que nous connaissons et admettons.

Dans ce monde civilisé, il reste tout de même quelques réserves de sauvages. Ces sauvages ne sont rien d’autres que des humains qui n’ont pas adopté ce mode de vie et sont restés fidèles à leurs vieilles traditions. Un de ces sauvages, John, va d’ailleurs être ramené à la civilisation, et nous suivrons ses réactions et ses découvertes au fur et à mesure du choc entre deux conceptions totalement différentes de la vie, de la liberté et du bonheur…

Je disais au début que tout était question de point de vue et de conditionnement, et c’est vrai, tout ne tient  qu’à ça finalement, pour faire accepter l’inacceptable.

Il n’y a pas de normes, pas de principes immuables, d’actions morales ou pas, rien, il n’y a rien. Tout est décidé et fabriqué suivant un plan précis qui vise à satisfaire au bien commun et à la stabilité d’une société.

Celui qui est conditionné d’une certaine manière trouve absolument affreux une société conditionnée d’une autre manière. Il n’est même pas question du modèle de ce roman, car même dans notre monde cela se voit. Les us et coutumes des uns sont considérés comme étant arriérés et barbares pour les autres, et vice versa.

Le but de l’humanité a toujours été le bonheur, en tout cas individuellement, l’Homme recherche le bonheur. C’est d’ailleurs ce que promettent les religions. Car si ce but est inatteignable dans la vie, il est promis dans l’au-delà. Une vie de misère et une éternité de bonheur et de félicité.

Dans ce récit, les administrateurs mondiaux ont œuvré afin de garantir le bonheur terrestre. Les méthodes sont certes discutables, mais il n’empêche que la plus grande partie de la population est satisfaite. Les individus sont conditionnés dès le stade embryonnaire à se contenter du bonheur qui leur est offert.

Mais l’Homme étant ce qu’il est, les castes les plus élevées, c’est-à-dire les plus intelligentes et les moins durement conditionnées, ne peuvent pas s’empêcher de réfléchir, et certains individus se prennent même à prendre conscience de leur « moi »…

 


 

10 commentaires:

  1. Un classique de l’anticipation dystopique que, contrairement à « 1984 », je n’ai jamais lu. Oui, j’ai honte ; je vais m’y mettre, promis. Par contre, je me souviens fort bien avoir lu sa suite au début des 80’s : « Retour au meilleur des mondes », qui, sous forme d’un court essai, m’avait impressionné. Huxley revient trente ans plus tard sur ce qu’il avait entrevu, essaie de trier le prémonitoire de de ce qui ne s’est pas réalisé. J’avoue ne plus me souvenir de grand-chose si ce n’est que les lendemains qui chantent n’étaient pas pour demain (c’est-à-dire pour maintenant). Chose étonnante, Huxley, dans son « meilleur des mondes » ne voulait pas, apparemment, faire œuvre d’anticipation mais fit le constat que quand même, à postériori, il avait soulevé un coin du futur. Curieux … mais :
    « Le meilleur des mondes » semble s’inscrire dans le patrimoine de la littérature générale (ainsi en ont décidé les éditeurs) au grand désarroi de ceux qui voudrait tirer sa couverture vers la SF. Et inversement, d’ailleurs, le clan opposé ne se privant pas d’emmener rageusement les draps vers soi. Conflit que, si c’en est un d’ailleurs, « 1984 » lui-même n’a jamais résolu le concernant. Et çà m’énerve, cette façon tangentielle et hypocrite de dire, sans le dire, que la SF a moins de valeur que sa grande sœur toute blanche. Les « mauvais genres » pâtissent de cet ostracisme depuis toujours. Ce n’est pas grave, on fait avec. Et pourtant, me semble t’il, « Que Ford me bénisse » au titre des classiques citations du genre place le curseur nettement en faveur de ma chouchoute. Mais bon, après tout, quelle importance.

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    1. perso, je ne le classe pas non plus dans la littérature générale..
      faudra que je lise la suite moi aussi!

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    2. A chaque fois que le roman d'Huxley effleure ma pensée, il en remonte un autre, beaucoup moins connu, de Patrice Duvic, intitulé "Naissez nous ferons le reste". Quel titre (vraiment) qui pose d'emblée son lecteur dans un état d'esprit très cynique. Le roman est très court, est paru lui aussi en PP mais, lui, avec la précision SF. Tout n'est question que de renom...

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    3. _ Avin : « je me souviens fort bien avoir lu sa suite au début des 80’s : « Retour au meilleur des mondes », qui, sous forme d’un court essai, m’avait impressionné. Huxley revient trente ans plus tard sur ce qu’il avait entrevu, essaie de trier le prémonitoire de de ce qui ne s’est pas réalisé. J’avoue ne plus me souvenir de grand-chose si ce n’est que les lendemains qui chantent n’étaient pas pour demain (c’est-à-dire pour maintenant). »

      Itou.

      (je ne sais pas où je l’ai foutu, ce bouquin : pas grave, au pire, je le rachèterai, il n’est pas bien épais/cher...)


      _ Avin : « A chaque fois que le roman d'Huxley effleure ma pensée, il en remonte un autre, beaucoup moins connu, de Patrice Duvic, intitulé "Naissez nous ferons le reste". Quel titre (vraiment) (…) »

      Itou (bis).

      Et Zomver d’ouvrir sa chronique avec une citation d’Huxley :
      http://www.culture-sf.com/Naissez-nous-ferons-le-reste--Patrice-Duvic-cf-328

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    4. _ Avin : « Et ça m’énerve, cette façon tangentielle et hypocrite de dire, sans le dire, que la SF a moins de valeur que sa grande sœur toute blanche. Les « mauvais genres » pâtissent de cet ostracisme depuis toujours. Ce n’est pas grave, on fait avec. »

      Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, ça se dit ? ^^

      On a encore eu de beaux exemples de contorsions intellectuelles récemment, avec des chroniqueurs littéraires parlant du dernier Goncourt (« De la SF dans mon Goncourt ? Meuuuh non ! Tout au plus du conte philosophique, mâtiné de thriller futuriste… »)

      ‘faut surtout pas leur dire que le premier Goncourt relevait déjà de la SF…

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    5. La réponse est donc a hauteur de porte-monnaie; ce qui explique que certains éditeurs jouent du déni calculateur qui probablement est dommageable au "mauvais genre" qui nous occupe. Si ce "meilleur des mondes" (et autres titres du même acabit) n'est pas de la SF, que reste t'il de ce qui est étiqueté tel que délibérément, si ce n'est un marché de niche encore plus rétréci.

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  2. https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/81BVsdXqg6L._SL1300_.jpg
    Du groupe de rock Iron Maiden.

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  3. Je vois que tu as repris le goût des chroniques. C'est une bonne chose

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