Ce roman fait désormais partie de mes coups de cœur, c’est
dit.
L’auteure est nigériane et je pense qu’une grande partie de ce
roman est autobiographique.
A travers le regard de son héroïne, Ifemelu, elle nous entraîne à
Lagos, au sud du Nigéria, où l’on se retrouve immergé dans le quotidien des
gens ordinaires, partageant les moments de vie d’une lycéenne avec sa famille
et ses amis.
Je ne connais pas du tout la littérature africaine en
général et j’ai donc été ravie de cette première plongée au Nigéria, et avec
Chimamanda Ngozi Adichie en particulier, car c’est une merveilleuse romancière,
talentueuse et sensible.
Ifemelu, comme tant d’autres jeunes de sa génération, va
saisir l’opportunité de pouvoir s’expatrier dans un pays anglophone. L’envie d’une
vie meilleure, le besoin de s’extraire d’un avenir sans relief, de construire
quelque chose, de vivre un rêve, va pousser les uns vers l’Angleterre, les
autres vers l’Amérique. Pour elle ce sera l’Amérique.
J’ai trouvé très intéressant de connaître le point de vue qu’une
noire africaine pouvait avoir sur les blancs américains, sur les noirs
américains, sur ce que les blancs américains pensaient des noirs, (selon leur
origine et la nuance de leur teint), sur ce que les noirs américains pensaient
des noirs africains et ainsi de suite. Une analyse sociétale qui a le mérite de
mettre en évidence tout un tas de non-dits, de paradoxes, de petites
hypocrisies, de discrimination et de racisme ressentis par les uns et niés par
les autres…
Le parcours du personnage principal démontre toutes les difficultés
que doivent surmonter les exilés africains. Ceux pour qui ça ne marche pas et qui restent dans
la misère, ceux pour qui le rêve devient
accessible, et aussi ceux qui décident de rentrer au pays. Ces derniers se
sont-ils perdus en cours de route ? Retrouveront-ils leur place dans une
société qui a continué d’évoluer pendant leur absence ? Qui sont-ils devenus
après toutes ces années à l’étranger ?
Vous l’aurez compris, c’est un récit extrêmement riche et
profond. L’auteure transmet un témoignage lucide, parfois caustique, parfois
tendre, mais toujours franc sur tout ce petit monde, qu’il soit nigérian ou
occidental, sans discrimination !
Ah j’allais oublier ! C’est avant tout un magnifique
roman d’amour. Le genre d’amour romantique qui ne se rencontre que rarement, un
sentiment qui résiste au temps et à la séparation. Il sera le sel de cette
histoire, le fil conducteur qui m’a donné envie de lire avec avidité et passion
cette œuvre jusqu’à la dernière page et m’a rendue triste au moment de refermer
le livre. Difficile de se résoudre à quitter des personnages attachants au bout
de 523 pages !
Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin...
Bonne lecture !
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