samedi 7 juillet 2018

Adhira, fille de la pluie, Anjali Mitter Duva





Anjali Mitter Duva nous offre ici un très beau roman historique, qui se déroule à Jaisalmer, petite ville du Rajasthan, au nord de l’Inde. Le récit nous transporte au 16ième siècle et aborde un monde qui m’était totalement inconnu, celui des danses sacrées hindoues, et leur servantes : les devadasis.

Adhira sera l’une d’elles. Née en 1554 par un jour de pluie, le fait est exceptionnel dans le désert et  son père y verra un signe divin. Maitre de danse dans un temple sacré dédié au Seigneur Krishna, il scellera ainsi le destin de sa fille.

L’histoire nous est racontée par Adhira elle-même, femme singulière qui a le don de lire dans le cœur et les pensées de ses proches. Elle se penche ainsi tour à tour sur chaque membre de sa famille et quelques personnes du temple, dressant un portrait en mosaïque de la vie des gens en ce temps-là.

J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteure et sa façon de traiter chaque personnage, avec profondeur, douceur et pudeur. Il émane de son récit une grande humanité, une chaleur et des descriptions très imagées qui m’ont d’emblée  transportée dans ce désert hindou, rythmé par les danses sacrées, coloré par les saris chatoyants des femmes,  et le son des bangles à leurs poignets.

La danse sacrée et le monde des devadasis sont bien sûr l’axe de ce roman, mais au-delà, l’auteure nous parle de destinée, de la nécessité de s’adapter aux changements pour survivre et continuer de transmettre la tradition, même si c’est sous une autre forme. 

Elle nous parle d’amour.  L'amour d’une mère pour ses enfants et son besoin de les protéger, l’amour d’un père pour son art, l’amour entre frères et sœurs, celui d’une enfant pour le Seigneur Krishna et toute la création.

Elle nous parle de désillusion, de déception, de chagrin…

Elle nous parle de la vie et des choix qui sont les nôtres, leurs répercussions sur notre avenir et sur celui de nos proches.

Merci, Anjali Mitter Duva pour ce magnifique voyage dans le temps, il a été pour moi très enrichissant.





2 commentaires:

  1. Vraiment belle chronique qui donne envie d'en savoir plus, beaucoup plus. Ta présentation avive la curiosité. D'autant que l'Inde, passée et présente, m'est un total mystère, quelque chose qui m'échappe et attire, qui fuit ma compréhension, un presque continent qui semble en osmose avec d'autres systèmes de vie que celui que je connais. Je suis allé aujourd'hui, par pure curiosité, fouillé Wikipedia un peu plus profondément à la recherche de ce que furent les devadasis et ma curiosité s'en est décuplée. Merci.

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    1. Merci :-)
      Je ne connaissais pas non plus... les devadasis sont censées êtres sacrées, car elles représentent un pont entre le divin et le monde des hommes. Leurs danses racontent des histoires, c'est très élaboré.
      Vraiment j'ai beaucoup apprécié ce roman, d'une part parce que ça se passe en Inde, et j'aime bien les cultures complètement différentes, mais aussi parce que le récit est centré sur un monde méconnu, celui des divinités Hindoues, d'ailleurs, plusieurs de ces histoires sont racontées au fil des pages.
      Dans certaines régions de l'Inde, je me demande si les choses ont vraiment évoluées depuis le 16ième siècles.. en lisant je voyais des scènes d'aujourd'hui, ne serait-ce que pour l'habillement!
      En occident on ne pourrait faire aucun rapprochement entre notre mode de vie et celui du 16ième siècle!

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