Premier contact avec la plume de Karine Giebel, glaçant et
très perturbant.
Je me suis lancée dans cette lecture de plus de 700 pages en
m’imaginant y rester bien 15 jours… hé bien non, ce fut fini en 4 ! Les
Chapitres sont très courts, et agissent comme des coups de sabre. Rapides,
précis, blessants. Faciles à lire en dépit de la dureté du sujet et au suspens
très efficace.
L’auteure traite de l’esclavage domestique des mineurs en France, et de
la maltraitance des enfants en général.
Sujet douloureux et qui met très mal à
l’aise, quand on pense que ça concerne tant de vies innocentes, de nos jours
encore et dans un pays comme la France…
Tama, la fillette dont il est question dans ce roman noir,
est une petite marocaine de 8 ans.
Tout ce qu’elle subit est terrifiant, et je serais bien
tentée de dire « inhumain », mais je me dis que si, justement, c’est
très humain au contraire. Ça fait froid dans le dos de constater tout ce dont l’homme
est capable de faire subir aux plus faibles.
Par plus faibles j’entends : les animaux et les
enfants. Les femmes aussi, quand le tortionnaire est un homme, mais les femmes
aussi peuvent être des tortionnaires, et de la pire espèce.
Les enfants qui finissent esclaves dans les pays riches sont
vendus par leurs parents. Des filles principalement, puisqu’elles ont toujours
eu moins de valeur que les garçons. Enfants venus d’Afrique ou d’Asie, dont les
parents pensent (naïvement ?) qu’ils pourront ainsi avoir une chance de s’en
sortir dans la vie.
- - " Laissez-moi votre
fille, je l’emmène avec moi en France. Elle ira à l’école et fera de bonnes
études. En contrepartie elle m’aidera pour les tâches ménagère " dit-elle
dans un grand sourire fourbe. " J’ai connu sa mère jadis. On est du même
village ! Miskina (la pauvre), elle aurait été contente que sa fille ait
un avenir meilleur…"
Entre-temps : monnaie, monnaie.
En
On
a beau « savoir » que ça existe, pour en avoir entendu parler, n’empêche
que le fait de lire toute cette horreur étalée sur papier, sous forme d’un
récit, avec des personnages attachants, ça retourne les tripes.
Les
bourreaux d’enfants sont monsieur et madame tout le monde, aussi bien le cadre
dans sa grande maison que le traîne savates dans sa cité.
Le
déclencheur ? Avoir sous la main un être vulnérable, qui n’a pas d’existence
officielle et qui dépend entièrement de son « maitre ».
8
ans c’est l’âge idéal. Plus jeune c’est pas capable de bosser convenablement.
Plus vieux ça a déjà pris des plis et ça prend plus de temps à dresser. Et quand
on achète un esclave, on veut le moins d’emmerdes possible.
En
fouillant un peu sur internet, je suis tombée sur des témoignages d’anciens
esclaves…et ce qui est décrit dans ce livre n’est pas du tout exagéré, ça s’est
produit et ça continue de se produire, derrière les fenêtres closes et les
sourires de convenance. A vomir.
En
parallèle de la vie d’esclave de Tama, l’auteure développe aussi toute une
histoire qui vient se greffer sur la route de Tama et la fait basculer dans d’autres
découvertes, d’autres sentiments…
J’encourage
vivement cette lecture car elle touche et nous force à ouvrir un peu plus nos
consciences et affûter notre vigilance.
Peut-être que votre voisin, ce monsieur (ou cette dame), tellement charmant, serviable et
propre sur lui cache-il une petite Tama dans sa buanderie ?
Bonne
lecture.
Notre monde civilisé ne restera qu'un leurre tant qu'une frange honteuse de celles et ceux qui en profitent ne fera pas le simple effort de considérer autrui d'égal à égal. User d'un autre comme d'un esclave n'est pas un acte humain, c'est celui d'une bête sauvage cachée derrière une respectabilité imméritée.
RépondreSupprimerLa chronique pousse à la lecture.
Il semble y avoir au sein du roman un autre personnage intriguant ?
le fait d'avoir à sa merci un être sans défense et inexistant dans la société, fait ressortir la face sombre de certains...
Supprimeroui, il y a un autre personnage, très marquant aussi..
Je ne connais pas l'auteure et ai ainsi du mal à la cataloguer, l'étiqueter dans un créneau quelconque. La une de couv, son illustration, ne parle pas (ou peu) en ce sens. A quel type de récit a t'on affaire ? Vraisemblablement du polar..! Cet homme se greffant sans doute sur le destin de l’héroïne m'intrigue vraiment et pour en savoir plus il va me falloir lire. Et, tu n'en dira pas plus, je suppose...!
RépondreSupprimeroui, polar, ou thriller psychologique, roman noir...
Supprimeret oui, tu supposes bien, je n'en dirai pas plus! :-) il est très épais mais se lit extrêmement vite tellement il est prenant..
"et oui, tu supposes bien, je n'en dirai pas plus! :-)"
Supprimer>>>>> Grrrrr. Il n'y a que deux possibilités: il est soit du côté clair de la force soit à son avers. Mais de ne pas savoir, hein, çà m'agace, çà m'agace...! Va me falloir passer par la case "achat". A moins qu'en mp tu n'en dises plus..?
va falloir passer par la case achat! :-D si j'en dis plus, il n'y aura plus trop d'intérêt à l'intrigue du bouquin...
SupprimerGrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr..! :-)
SupprimerJe sais tout. C'est le colonel moutarde dans la bibliothèque avec le chandelier..!
SupprimerQui ne dit mot consent.
RépondreSupprimerJ'hésitais avec Mademoiselle Rose dans le salon avec un révolver..!
Sacré Colonel Moutarde..!
punaise! j'ai mis du temps à comprendre qu'il s'agissait de personnages du jeu Cluedo :-D
SupprimerJ'ai découvert Giebel avec Les morsures de l'ombre et c'est une page turner! Les 4 jours pour finir 700 pages ne m'étonne pas! ce récit a l'air fort en émotion!
RépondreSupprimeroui, j'ai été complètement accro dès le début..
Supprimerd'elle j'ai " meurtres pour rédemption" , que je n'ai pas encore lu... à cause du volume !
mais si tous ses romans sont aussi addictifs, faut pas hésiter!
A y'est. J'ai lu et apprécié mon premier Giebel. Ce fut "Satan était un ange". L’intérêt commun que vous portez à l'auteure, Cheyenne et Nicolas, j'en ai enfin trouvé la bonne raison. Au suivant..!
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