C’est un récit sur le don d’organes.
La lecture a été pesante, émouvante, difficile. Il y a le
thème tout d’abord, et le fait que je me sois d’emblée positionnée dans le rôle
de la mère. Elle apprend la mort de son fils de 19 ans dans un accident de voiture
et se retrouve, avec son compagnon, confrontée à cette question hautement
délicate qu’est le don d’organes.
L’auteure dissèque méticuleusement tout l’univers qu’elle a
imaginé. Simon, le futur donneur, ses parents, une patiente en attente d’une
greffe de cœur et le personnel médical impliqué dans sa prise en charge ainsi
que le processus qui entoure le don d’organes.
C’est une mise en abîme progressive, un plongeon sans retour
dans un domaine et une procédure finalement essentielle mais dont on parle peu
avant d’y être confronté.
Le langage est tour à tour précis et technique quand il s’agit
d’expliquer les actes médicaux, et puis dilué, poétique quand il s’agit de l’autre
versant, celui des émotions, du tsunami intérieur qui agite le cœur de toutes
les personnes impliquées dans cette histoire.
Maylis de Kerangal s’applique à « humaniser » les
médecins, les infirmiers, tous ces gens qu’on imagine sans émotions, des robots
procéduriers, froids avec leur jargon médical, leur habitude de la mort et de
la souffrance. Elle leur donne une vie, des soucis, des doutes, elle trouble
leur image bien lisse et sans faille.
J’ai beaucoup apprécié le premier tiers du livre. La
découverte d’un thème nouveau pour moi, et la plume très descriptive de l’auteure
m’ont captivée. Puis j’ai décroché.
L’auteure tricote son récit, et je me suis perdue dans les
mailles. Trop de jargon médical, trop de détails sur la vie des uns et des autres
m’ont lassée. J’ai fini le roman en sautant plusieurs paragraphes, petit
compromis pour ne pas abandonner ma lecture avant la fin.
Cette chronique me touche beaucoup.
RépondreSupprimerPour des raisons qui furent miennes pendant près de 40 ans. J'ai participé quelques fois à la chirurgie du prélèvement d'organes, jamais à celle de la réimplantation. Je n'en suis jamais sorti indemne. La froideur à afficher,la distance à sauvegarder à tous prix, le métier et l'expérience n'y changent rien.
Et, heureusement, à l'autre bout de la chaine, la pensée que d'autres vies renaissent......
_ "(…) un domaine et une procédure finalement essentielle mais dont on parle peu avant d’y être confronté."
RépondreSupprimerTrop peu, en effet.
(Ma sœur, infirmière urgentiste, m'en parlait encore ce midi.)
_ "Maylis de Kerangal s’applique à « humaniser » les médecins, les infirmiers, tous ces gens qu’on imagine sans émotions, des robots procéduriers, froids avec leur jargon médical, leur habitude de la mort et de la souffrance. Elle leur donne une vie, des soucis, des doutes, (…)."
Patients, victimes, parents, soignants : tous humains.
Ma sœur, infirmière urgentiste, m'en parlait encore ce midi.
oui, tous humains...mais il y a une impression d'un tel gouffre entre les patients et les soignants qu'on l'oublie facilement, hélas.
Supprimer(Oups ! j'ai raté un couper-coller dans mon précédent message…)
RépondreSupprimerLe roman a connu une adaptation cinématographique fin 2016 :
www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19564553&cfilm=238997.html
ça va pas du tout! voilà pq j'aime pas voir les adaptations ciné des romans! les acteurs ne correspondent pas du tout à leur description dans le bouquin!
SupprimerJe me méfie de ses romans contemporains du devant de la scène, ils sont toujours sur-estimés. j'ai quand même du mal à identifié ce qui a pu te déplaire dans son tricotage? Une forme non linéaire, des flashbacks, trop de personnages, etc…?
RépondreSupprimerc'est le fait de donner trop de détails sur la vie de ses personnages ( le personnel soignant principalement) , détails souvent sans importance, sinon de les humaniser, ce que j'ai bien compris. Mais au bout d'un moment j'ai saturé.
SupprimerPas facile de trouver l'équilibre entre le trop et le trop peu. Le roman est-il long?
Supprimernon, heureusement ! un peu moins de 300 pages...
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