vendredi 21 février 2020

Sac d'os, de Stephen King





Voilà un titre qui trônait sur une de mes étagères depuis des années. Il était mis en avant pourtant, mais son épaisseur a, jusqu’ici, toujours eu tendance à refroidir mes ardeurs livresques. Je me disais «  une prochaine fois » et je choisissais un autre roman, moins impressionnant.

Voilà, c’est fait, je l’ai lu ! Un pavé de 600 pages englouti avec enthousiasme, que je recommande vivement à tous ceux qui ne l’ont pas lu.

Mon intérêt a grandi au fur et à mesure de la lecture, à l’image de l’histoire tissée par Stephen King

Une histoire qui commence de manière tout à fait banale, et pour tout dire «  normale ». 

Cette normalité s’étire sur presque un tiers du roman, ou du moins c’est ce que l’on pense. Et puis, par petites touches, avec souplesse, sans trop s’en rendre franchement compte, le récit bascule dans l’étrange et l’horreur d’une folie brumeuse. 

Mike Noonan, écrivain célèbre, mène une vie tranquille et bien réglée aux côtés de son épouse, Johanna. Mais Jo meurt soudainement d’une rupture d’anévrisme par une chaude journée d’un été caniculaire.

Le récit débute avec cette mort. 

Une mort qui va complètement bouleverser le destin et la vie de Mike et va le pousser à aller s’installer dans leur chalet au bord d’un lac du Maine. Et puis…

Et puis quoi ? Et puis rien ! Pour le savoir, il faut le lire, mes chers amis ! 

Bonne lecture ;-)





19 commentaires:

  1. Ta chronique est courte car tu as peur de trop en dire. « Sac d’os » est un thriller et d’un thriller au suspense éventé il ne reste peut-être plus rien. Alors chut.. t’entends-je dire. Je vais me ranger à ta façon, la respecter et suivre les mêmes chemins que les tiens pour aborder l’ouvrage.

    « Sac d’Os » à quelques encablures à peine de « Cà » et « Simetière » est, à mon sens, un des chefs d’œuvre de King car l’auteur s’y montre si humain dans l’horreur qu’il décrit.

    Le trip fantastique met certes du temps à faire ciment mais il emporte tout sur son final, King comme à son habitude sait faire monter la sauce, entortiller son lecteur qui ne lâche pas le morceau. Ce « Sac d’os » est une face de Velcro, les doigts qui tournent les pages en sont l’autre face, démerdes-toi, lecteur.

    Ce qui me reste du roman : un personnage pour qui j’ai ressenti une immense empathie, que j’ai tenu par la main la dernière page tournée, longtemps jusqu’à ce qu’il disparaisse lentement, un coucou à moi adressé du bout des doigts, et que je ne désespère pas de retrouver lorsqu’un jour je relirai inévitablement ce p***** de bon roman…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je préfère ne rien dire du tout... il faut découvrir et se laisser emmener là où King veut qu'on aille, tout doucement.
      A noter que ce titre n'a eu qu'un seul sens pour moi tout au long de ma lecture, et vers la fin il en a eu un deuxième.. mais là aussi, chut!!

      Supprimer
    2. C'est terrible, ce (je te cite) "veut qu'on aille" de ton dernier propos. Car c'est tout à fait çà. Un seul chemin s'ouvre sous ses mots, le sien, celui qu'il a décidé de tracer pour nous, celui qui nous mênera là où il le souhaite ... Il en impose le tracé, la longueur et perso j'en savoure chaque centimètre parcouru, digressions ou pas.... Il fait sa loi, ni plus ni moins.

      Supprimer
    3. _ Avin : « Sac d’Os » à quelques encablures à peine de « Cà » et « Simetière » est, à mon sens, un des chefs d’œuvre de King car l’auteur s’y montre si humain dans l’horreur qu’il décrit.

      J’ai beaucoup de respect pour l’œuvre de King mais ce que j’ai lu de lui, ce sont ses nouvelles et ses essais, pas ses romans (hormis Salem qui ne m’a pas emballé). Alors je me demandais lesquels les Kingophiles préféraient et de mes menues recherches il ressort que ce sont souvent les titres que tu cites-là.

      « Sac d’os » a été adapté pour la télévision sous le titre de « La maison du lac » et si les téléfilms d’après les textes de King sont à mon avis souvent médiocres, ce dernier ne m’a pas paru mauvais (alors que le réalisateur m’avait habitué à moins bien : comme si ses limitations n’avaient pu entamer suffisamment un matériau solide).

      Supprimer
    4. Jim, Shining et Docteur Sleep aussi m'ont beaucoup plu..

      Supprimer
    5. @Jim,citation: « La maison du lac », je l'ai vu à la TV, par hasard, à partir de son milieu, un soir tard. Je n'ai pas tardé à me dire que ce qui était montré, une scène de baignoire, était du King type. Le titre, néanmoins, "La maison du lac", ne me ramenait à rien sauf que des états d'âme d'écrivain n'ont pas tardé et que "sac d'os" m'est revenu en mémoire.

      @Jim, citation: "les téléfilms d’après les textes de King sont à mon avis souvent médiocres". Oui. Il y manque à chaque fois quelque chose d'indéfinissable; peut-être une impossibilité scénaristique visuelle de rendre les larges digressions typiques de l'auteur qui à mon avis sont le moteur de toutes ses oeuvres (du moins sous son nom)

      "Cà" au cinéma, téléfilm ancien ou film récent, rien d'intérêt supérieur au bouquin.

      King se lit mais ne se montre pas.

      Supprimer
    6. _ Cheyenne : « Shining et Docteur Sleep aussi m'ont beaucoup plu.. »

      Shining , je le vois aussi souvent cité parmi les meilleurs King.
      Dr Sleep a l’air plus clivant, par contre.

      _ Avin : « King se lit mais ne se montre pas »

      Sans avoir lu ses romans, mais après avoir lu/entendu tant de ses lecteurs en parler, j’y crois de plus en plus, que l’essence des romans de King ne passe pas ou que très mal au médium audiovisuel...( et c’est un des auteurs les plus adaptés !)

      Ça passe peut-être mieux pour ses nouvelles...

      Malgré ce que son étiquette de maître de l’horreur pondeur de best-sellers a pu laisser croire, malgré ses références à d’autres médias (tv, ciné, radio), King est un écrivain très littéraire.

      Supprimer
    7. @ Jim, citation : « Ça passe peut-être mieux pour ses nouvelles... »
      >>>> C’est au sortir déçu du premier téléfilm inspiré d’une de ses œuvres, « çà », que j’ai compris que King était inadaptable (ressenti identique pour « Dune »). Depuis, rien, novella ou pavé, ne m’a cinématographiquement accroché. Le cas « Carrie », bouquin court, est différent ; je l’ai vu en salle à sa sortie, attiré par le buzz qui l’entourait avec fébrilité et insistance. L’histoire : je ne me souviens de rien ou presque ; le film ne m’a pas secoué plus que çà. Par contre un fait en salle m’a marqué : le long métrage se termine, le générique commence à défiler, les lumières de salle remontent peu à peu en puissance, les gens se rhabillent, on les sent un tantinet soulagés, les sourires reviennent peu à peu … quand soudain à l’écran une main féminine jaillit d’un tumulus et se crispe dans l’air sur une proie invisible. Les gens crient … et je me souviens encore, au bistrot voisin, d’une copine qui à longtemps tremblé devant ce qu’elle avait commandé.

      @Jim, citation : « Malgré ce que son étiquette de maître de l’horreur pondeur de best-sellers a pu laisser croire, malgré ses références à d’autres médias (tv, ciné, radio), King est un écrivain très littéraire. »
      >>>> Oui. Et, paradoxalement, son style n’est pas lyrique, ampoulé, recherché, compliqué. Il use de ses talents littéraires naturels qui consistent à rendre simples les concepts de base qui façonnent l’humain dans la normalité de son quotidien, mais aussi d’exception dans les épreuves que subissent ses héros. Ses mots, ses phrases glissent avec naturel sur des thèmes classiques de la littérature générale. Quand il croise au large du Fantastique il manie sa prose avec suffisamment d’habilité pour rendre passionnant « le contenu d’une poubelle » (je ne me souviens pas exactement des termes). Un seul roman de lui m’a laissé un sentiment d’inutilité de propos, c’était « Dreamcatcher » quand, à mi-parcours, j’ai subitement cessé de m’intéresser à ce qu’il me racontait du quotidien de son héros.

      Supprimer
    8. Il y a quelque chose dans le style de King qui ne rend pas à l'image et c'est peut-être le temps, le temps passé à la lecture est beaucoup plus long que celui passé avec l'image.
      Ou peut-être est-il tellement populaire que ce ne sont que des commandes de studios qui font les adaptations et non des artistes de la réalisation. Peut-être les oeuvres de King laisse peut de place à une adaptation propre tant tous les éléments dans les romans sont liés, dépendant l'un de l'autre et en enlever un c'est déséquilibrer l'ensemble.

      Supprimer
  2. Ton actualité de blog m'a fait, Cheyenne, remonter de cave trois n° inattendus d'une revue belge. L'un deux est, bien entendu, consacré à King. Les deux autres à Ray et à Brussolo.

    https://www.zupimages.net/up/20/09/sl5k.jpg

    RépondreSupprimer
  3. De mon côté, je dois pouvoir récupérer Sac d'os chez ma mère mais comme j'ai déjà quelques titres en PAL, va falloir que je m'y relance.

    RépondreSupprimer
  4. _ Avin : « Carrie » (...) : le long métrage se termine, le générique commence à défiler, les lumières de salle remontent peu à peu en puissance, les gens se rhabillent, on les sent un tantinet soulagés, les sourires reviennent peu à peu … quand soudain à l’écran une main féminine jaillit d’un tumulus et se crispe dans l’air sur une proie invisible. Les gens crient …(..) »

    L'effet est classique mais là où De Palma a été malin, c'est de le caler après le départ du générique de fin, quand le public a baissé sa garde. ^^

    Concernant les adaptations des nouvelles de King, je vois qu'elles pullulent au format court métrage : c'est que l'écrivain a pris l'habitude de céder les droits aux jeunes cinéastes pour 1 $ pièce !
    (Il y aura sûrement du bon dans le nombre mais qui ira l'y débusquer ?)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce genre de plaisanterie scénaristique ne pouvait fonctionner que sur les premiers spectateurs non prévenus ... sur les suivants aussi à condition que les premiers aient retenu leur langue. Je ne me souviens pas des échos ultérieurs à ce sujet. Toujours est t'il que je me suis trouvé bien embêté au café devant certains regards pleins de reproche car c'était bibi qui avait proposé la sortie. Comme quoi un Fantastique classique bien mené peut être plus effrayant qu'un film gore archétypal.

      Supprimer
    2. @Jim, citation: "c'est que l'écrivain a pris l'habitude de céder les droits aux jeunes cinéastes pour 1 $ pièce !" >>>> King leur a demandé de faire chez lui l'isolation thermique des combles et du garage pour un euro ? Perso, je me refuserais à visiter le grenier chez l'auteur, qu'y trouver sinon des horreurs sans nom ?

      Supprimer
  5. la seule nouvelle de King que j'ai lue c'est " Laurie" :-D dernièrement, j'ai vu que je pouvais la télécharger gratos sur mon Kobo, alors j'ai dit : allez! mais bon, trop court, sans gd intérêt pour celle-ci, mais néanmoins plaisante à lire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En nouvelles comme en romans, le prolifique King peut se montrer très inégal...

      Je garde un faible pour Le dernier barreau de l'échelle (parue dans son premier recueil, Danse macabre) : une nouvelle courte, dénuée de surnaturel, poignante.

      (une podcasteuse en fait une lecture ici :
      https://www.mixcloud.com/LaBiblioth%C3%A8que/30mn-s02ep01-le-dernier-barreau-de-l%C3%A9chelle-stephen-king/)

      Supprimer
    2. Des nouvelles que j'ai pu lire, dont je me souviens, rien de vraiment court, plutôt des novellas, dans Brûme, Minuit 2 et 4, Différentes saisons ... etc
      Restent en mémoire: "Rita Hayworth ou la rédemption de Shawshank" (Les évadés), "Un élève doué" et quelques autres.
      Je préfère King en pavé romans.

      Supprimer
    3. Jim, je viens d'écouter la nouvelle.. poignante en effet...ça m'a donné envie de pleurer :-(

      Supprimer
    4. Je te comprends : difficile de ne pas être touché(e) par une telle histoire...

      Supprimer