En commençant à lire ce roman, je ne savais rien, car l’édition
que je possède n’a tout simplement pas de 4ième de couverture… mais
je savais que j’allais passer les quelques jours suivants en agréable
compagnie, comme toujours avec Pearl Buck.
C’est elle qui m’a fait découvrir la Chine, et c’est grâce à
elle que je me suis attachée à ce type de littérature.
Pivoine est un très beau roman, profond, qui a plusieurs
niveaux de lecture et incite à la réflexion.
Au fil des pages, je me suis sentie dans un état émotionnel
globalement mélancolique, triste. L’histoire n’est pourtant pas tournée vers le
malheur, elle est au contraire parsemée de moments de joie, de renouveau et d’espoir.
En somme, la Vie, avec ses hauts et ses bas. Mais tout cela m’a attristée…
Pivoine est une jeune esclave, achetée à l’âge de 8 ans par
une riche famille juive qui vit dans une ville au nord de la Chine. Elle sera,
les premières années, une compagne de jeu pour le fils unique de la famille,
David, avant de devenir sa fidèle et dévouée servante.
Les indications de certains évènements dans le récit me
permettent de situer cette histoire dans le 19ième siècle, car l’auteure
ne donne pas de date.
Le Maitre, Ezra, est un commerçant très riche et respecté
dans sa ville. Né d’une mère chinoise, il est d’un naturel enjoué, et n’est pas
vraiment porté sur la religion. Sa femme, au contraire, y est très attachée. Respectueuse
de la religion et des traditions de ses ancêtres, fervente dans sa foi, elle
tente d’imposer sa volonté et ses choix à son mari et leur fils.
Pivoine, au milieu de ce petit monde, évolue au fil des
années, petite souris discrète mais indispensable, et veille à l’équilibre et
au bonheur de chacun, surtout à celui de l’amour de sa vie, David.
A travers cette fresque dessinée par Pearl Buck, on s’insinue
dans la société chinoise de cette époque. L’organisation des moments de la vie,
le rôle de chacun, les évènements clés de l’existence, les drames et les
espoirs, les chagrins et les joies.
Si je devais retenir un mot du destin des uns et des autres,
ce serait « solitude ».
Solitude d’une petite esclave chinoise dans une maison de
juifs.
Solitude des différents membres d’une même famille, chacun
face à ses envies, son devoir, sa conscience.
Solitude d’une famille juive dans un pays qui n’est pas la
patrie de ses ancêtres.
Cette histoire, tournée autour d’une famille juive et de la
Chine, peut évidemment s’étendre à d’autres lieux, d’autres époques, d’autres
religions.
La place de la spiritualité ou de la religion dans les
relations humaines. Le fanatisme des uns et la complaisance des autres. Le
poids et l’attachement au passé, au mépris du bonheur présent et futur.
Les Hommes ne vivent-ils pas tous sous le même Ciel ?
Pivoine est un formidable roman d’amour, fait de
choix et parfois de renoncements…
Bonne lecture :-)
Ta chronique m’a fait penser, l’une dans l’autre, à la structure des matriochkas, ces poupées russes ou gigognes (on est ici en terre chinoise, mais basta): En chine (première poupée) une famille juive en artéfact (seconde poupée), un fils (troisième poupée), une esclave (etc…). Le tout cloisonné en retour par les traditions et la religion. Des vases clos dans des vases clos.
RépondreSupprimerOui, tu as raison, c'est un peu ce système des poupées russes..
SupprimerPendant cette période, les juifs étaient massacrés ailleurs en Europe, mais en Chine, ils pouvaient vivre en paix.. tout allait bien pour cette famille, mais Mme Ezra était obsédée par sa religion, ne vivant que dans le but de retourner un jour dans leur Terre Promise.. etc
S'intégrer? vivre parmi les païens et profiter du présent? ou bien rester accroché au passé de son peuple, résister et se lamenter continuellement?
Un cloisonnement gigogne de plus.
SupprimerEt Pivoine, qui sans nul doute, se cherche une émancipation côté pile et s'enferme dans son amour pour David côté face.
@Cheyenne, citation: "En commençant à lire ce roman, je ne savais rien, car l’édition que je possède n’a tout simplement pas de 4ième de couverture…" >>>> T'as perdu la jaquette..? Ou n'y en avait t'il pas ? J'avoue, sans 4 de couv je suis un peu perdu, ce peut m'être quelquefois rédhibitoire, je me refuse à la lecture mais peut comprendre que certain(e)s les fuient.
RépondreSupprimertu vois la photo de mon livre? la couverture recto/verso est de ce marron clair uni..
SupprimerEn tout j'en ai six de Pearl Buck de cette collection..
Le concept "nu" a l'air d'avoir été délibéré. C'est joli, on irait six bambous côte à côte.
Supprimerhttp://www.book-music-docaz.fr/WebRoot/StoreFR/Shops/64729064/5542/3DB3/5DE9/0D00/363E/C0A8/2BB9/166C/Pearl_Buck_le_patriote_editions_rencontre_lausanne_ml.JPG
Pearl Buck était américaine ?
Oui, américaine :-)
SupprimerElle avait trouvé un filon "chinois" via son passé..?
SupprimerOui, elle a passé une partie de sa vie en Chine..
SupprimerÀ cause de toi, j'ai récupéré un Pearl Buck, un petit roman, Je n'oublierais jamais. Je suis pas très motivé pour le lire car je ne suis pas très friand des avis d'expatriés pour me décrire un pays. Mais bon, elle a un Prix Nobel de Littérature non?
RépondreSupprimerje ne connais pas ce titre, Nicolas..
Supprimeraprès, peut-être que tous ses romans ne sa valent pas, je ne sais pas..
ce que j'aime dans ses romans que j'ai lus, ce sont les récits d'un autre temps, car c'est la Chine ancienne qui m'intéresse, pas forcément la moderne..
Nicolas, je viens d'aller voir sur Babélio, ce n'est pas un roman, c'est une autobiographie..
Supprimerc'est pas le genre de récit qui m'attire..
si tu veux faire connaissance avec Pearl Buck, je te conseille un vrai roman
exemple: Vent d'est vent d'ouest, Pavillon de femmes, La mère, .. etc
Merci pour la recherche, ça m'évite une déception car je n'aime pas spécialement les autobiographies. Et comme je ne lis pas les réumés, je me serais fait surprendre.
SupprimerPour tes recommandations, j'ai l'impression que tu me cites toutes sa bibliographie là. ;)
oh non, elle en a écrit bq des romans! je t'ai cité ceux que je préfère :-D
Supprimerj'en ai lu 8 d'elle, et il m'en reste 5 dans mes étagères..
Je me suis noté tes recommandations, on verra bien.
SupprimerLa terre chinoise, en 3 tomes est très bien aussi
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