lundi 23 juin 2025

La servante écarlate, de Margaret Atwood

 

 

Bienvenue en république de Gilead.

Une république que l'on pourrait qualifier de dystopique si elle devait prendre forme dans nos sociétés occidentales.

Dystopique ou pas...

Ce monde imaginé par Margaret Atwood n'est pas un monde farfelu, sans fondements ou qui relève du fantasque ! Ses éléments s'appuient au contraire sur des précédents, dans un passé historique ou un présent contemporain, y compris occidental.

La servante écarlate, personnage central de ce roman, incarnée par Defred, nous entraine au fil des pages dans cette société hyper restrictive, hiérarchisée, où toute liberté semble abolie, sous contrôle.

Un système de castes est mis en place, avec son cortège de règles, de codes vestimentaires et de comportements attendus.

Gare à celui qui tente d'enfreindre la Loi, car les Yeux sont partout et la dénonciation monnaie courante. Chacun essayant de sauver sa peau et de s'auréoler d'obéissance absolue.

Cette Amérique malade, rebaptisée Gilead, agit comme un organisme vivant en voie d'extinction. La chute dramatique de la fécondité, causée par un environnement toxique, a poussé certaines élites à réorganiser entièrement la société, de manière extrême. Le but ultime étant de mettre main basse sur les femmes fertiles et supposées " saines".

Ces femmes sont matées et intégrées au corps des Servantes. Intégralement habillées de rouge et d'une coiffe blanche.

Chacune d'elles est affectée à une maison de Commandant et a pour unique mission d'être engrossée par ce dernier.

Defred, sous son apparente soumission aux règles, nous entraine dans les méandres de ses souvenirs, ses doutes, ses regrets et ses espoirs.

Elle nous offre ainsi quelques bribes de vie de sa jeunesse aux côtés de sa mère, puis de sa vie d'adulte dans une société en plein bouleversements, prémices du grand basculement fatal.

Les libertés individuelles et les droits acquis semblent gravés, mais ils ne le sont que sur des tablettes d'argile. Fragiles, vulnérables, friables et effaçables.

Au nom de la sécurité et de la survie, tout peut être remis en question, justifié et appliqué.

A grand renfort de propagande, de manipulations, de peur habillement distillée, puis finalement de contrôles, de restrictions et surtout de sanctions, et toute une société se soumet. Du moins en grande partie et en apparence, car il subsiste toujours une forme de résistance et de rejet de l'ordre établi...

Ce roman a été publié en 1985 et adapté depuis en séries télévisées.

En 2019, Margaret Atwood nous en a offert une suite : " Les Testaments", qui fera partie de mes prochaines lectures!

 


 

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