Après « La compagnie des menteurs », dont l’histoire
se déroule en 1348, puis « Les âges sombres » en 1321, voici le
troisième roman de Karen Maitland, paru chez Sonatine. Cette fois-ci le récit
se passe en 1210, toujours en Angleterre.
Comme avec ses précédents romans, j’ai lu celui-ci avec
une grande passion, et je n’aurais pas décollé mes yeux de ses pages si je n’avais
pas été obligée de dormir la nuit et de vaquer à quelques occupations la journée !
L’auteure a choisi, pour son intrigue moyenâgeuse, un
contexte politique et religieux tendu. Entre la menace d’une guerre contre la France
et l’interdit papal, Elena, notre jeune serve de 15 ans, va voir sa vie et ses
espoirs basculer dans un gouffre sans fond, englués dans les superstitions et
la magie.
La malédiction du Norfolk est avant tout un thriller
fantastique, mais brodé sur des faits historiques, parmi lesquels l’on peut
citer :
-
Les répercussions de l’interdit religieux sur la
vie de la population.
-
La bataille des croisés en Terre Sainte, sous
les ordres de Richard Cœur de Lion, et
les massacres de Saint-Jean-d’Acre.
-
La condition des castrats dans l’église
catholique.
-
La description et l’organisation d’un village de
cette époque, dans une région marécageuse.
Enfin, il faut souligner la prédominance
du côté magique dans ce récit, bien qu’il ait été aussi présent dans les deux
précédents romans de l’auteure. Mais cette fois, la sorcellerie a une place de
choix, avec notamment celle qui sera notre guide tout au long des pages :
Yedua la mandragore d’essence divine, comme elle se décrit elle-même.
Chaque chapitre sera d’ailleurs
précédé d’une description extraite de l’herbier de cette fameuse mandragore. Cela
donnera au lecteur un aperçu des remèdes et utilisations de diverses plantes,
animaux ou minéraux au moyen-âge.
4ième de couverture:
1208: le pape Innocent III, en conflit avec le roi Jean, prononce un interdit sur tout le royaume d'Angleterre. Les églises et les cimetières sont fermés, le haut clergé quitte le pays, les prêtres ont défense de célébrer les offices ou de conférer les sacrements - ni confession, ni mariage, ni extrême-onction.
S'ensuit un véritable chaos spirituel dans le royaume, notamment chez les plus démunis, ceux pour qui la foi est le seul recours. C'est dans ce contexte particulièrement difficile qu'une jeune paysanne, Elena, est appelée au service du seigneur de Gastmere, dans le comté de Norfolk.
Là, on l'oblige à s'adonner à un étrange rituel, celui des " mangeurs de péchés", consistant, en l'absence d'extrême-onction, à prendre sur sa conscience tous les péchés non expiés d'un mourant.
Cette cérémonie va être le début d'une tragique descente aux enfers pour la jeune fille, qui se retrouve bientôt accusée de meurtre. Son cauchemar ne fait que commencer...
Ce commentaire donne envie !
RépondreSupprimerUn de ces 4, tu vas te remettre à la lecture, je le sens !!! :-D
Supprimermerci pour ton passage Sylvain ;-)
Je viens de le trouver en boite à livres: tout neuf et en grand format. Je le sens bien celui-là. Il a quand même son poids: 653 pages serrées. Peut-être un doute en tant qu'ultime tome d'une possible trilogie..?
Supprimeril se lit très bien, car passionnant ( en tt cas pour moi), et non, ce n'est pas une trilogie.. les romans sont indépendants :-)
SupprimerParfait..!
SupprimerParlant Moyen-Age je suis toujours tenté par la lecture d'un triptyque de Ken Follett qui, par son succès, semble t'il confirmé par les années qui passent sans l'écorner, me tente de plus en plus. Il s'agit, là-aussi, de la volumineuse série connue sous les nom des "piliers de la terre". Connais-tu ? J'avais lu de l'auteur une autre trilogie intitulée "Le siècle", elle passait en revue le XXème au travers du filtre de cinq familles européennes. Pas mal.
Les piliers de la Terre je l'ai lu il y a longtemps, mais pas le reste de la trilogie.. faudrait que je recommence le premier, car j'ai tt oublié!
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