lundi 8 février 2016

Ce que le jour doit à la nuit, de Yasmina Khadra




Après «  Qu’attendent les singes », il s’agit ici de mon deuxième roman de Yasmina Khadra, dont j’entends parler en bien depuis pas mal de temps.

Autant le premier m’avait divertie sans spécialement me toucher (il s’agit d’un thriller politique), autant celui-ci m’a profondément bouleversée.

L’histoire s’articule principalement autour des liens qui se tissent durant l’enfance. Le récit de cet enfant, Younes, dit Jonas, regarde tous ceux qui ont «  le cul entre deux chaises » pour reprendre les termes de l’auteur. Un petit algérien aux yeux bleus, recueilli par son oncle qui est marié à une roumia (une française). Il va grandir dans une double culture, va se lier d’amitié avec ceux qui seront considérés plus tard comme des « pieds noirs ». Constamment entre deux eaux, incapable de se situer fermement dans un camp et rejeter l’autre, il sera un pont entre deux rives.
Yasmina Khadra a multiplié les paradoxes, le prénom francisé, les traits physiques, les situations…

Finalement tout est-il simplement une question d’étiquette ? Un post-it apposé sur le front à la naissance ?
Si une amitié fraternelle a la chance de voir le jour durant l’enfance, elle peut transcender toutes les différences, culturelles ou religieuses. Elle peut renverser la rigidité et l’inflexibilité qui caractérise l’âge adulte, les préjugés, les vieilles haines et même le besoin de liberté.


Ce que le jour doit à la nuit est un roman profondément humain et fraternel, que l’on soit «  le cul entre deux chaises » ou pas. Ce récit touche à quelque chose de profondément enfoui en chacun de nous, ce besoin de se lier, de comprendre et d’être compris par l’autre. 


1 commentaire:

  1. une histoire magnifique d'humanité, un récit bouleversant de vérités

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