Après « Qu’attendent les singes », il s’agit
ici de mon deuxième roman de Yasmina Khadra, dont j’entends parler en bien
depuis pas mal de temps.
Autant le premier m’avait divertie sans spécialement me
toucher (il s’agit d’un thriller politique), autant celui-ci m’a profondément bouleversée.
L’histoire s’articule principalement autour des liens qui
se tissent durant l’enfance. Le récit de cet enfant, Younes, dit Jonas, regarde
tous ceux qui ont « le cul entre deux chaises » pour reprendre les
termes de l’auteur. Un petit algérien aux yeux bleus, recueilli par son oncle
qui est marié à une roumia (une française). Il va grandir dans une double
culture, va se lier d’amitié avec ceux qui seront considérés plus tard comme
des « pieds noirs ». Constamment entre deux eaux, incapable de se
situer fermement dans un camp et rejeter l’autre, il sera un pont entre deux
rives.
Yasmina Khadra a multiplié les paradoxes, le prénom
francisé, les traits physiques, les situations…
Finalement tout est-il simplement une question d’étiquette ?
Un post-it apposé sur le front à la naissance ?
Si une amitié fraternelle a la chance de voir le jour
durant l’enfance, elle peut transcender toutes les différences, culturelles ou
religieuses. Elle peut renverser la rigidité et l’inflexibilité qui caractérise
l’âge adulte, les préjugés, les vieilles haines et même le besoin de liberté.
Ce que le jour doit à la nuit est un roman profondément
humain et fraternel, que l’on soit « le cul entre deux chaises » ou
pas. Ce récit touche à quelque chose de profondément enfoui en chacun de nous,
ce besoin de se lier, de comprendre et d’être compris par l’autre.
une histoire magnifique d'humanité, un récit bouleversant de vérités
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