mercredi 22 janvier 2020

La tresse de Jeanne, de Nathalie de Broc





Savez-vous ce qu’est un johnny ? (johnnies au pluriel)

Non ? Eh bien moi non plus, jusqu’à ce que je lise ce roman.

Nathalie de Broc nous embarque dans la Bretagne du début du 20ème siècle, et fait la lumière sur une profession aujourd’hui disparue, celle de johnny.

Les johnnies étaient d’abord des fermiers, cultivateurs d’oignons roses, réputés pour leur saveur, leur qualité et surtout leur bonne conservation. Chaque été, ils se regroupaient en Compagnie, sous l’autorité d’un Master, et partaient en Grande-Bretagne, la cale du navire chargée d’oignons. Une fois sur place, ils se dispersaient à travers l’Angleterre, un bâton chargé de tresses d’oignons sur l’épaule, et faisaient du porte-à-porte pour vendre leur marchandise. Ils revenaient huit mois plus tard, les poches pleines de pièces. 

Jeanne est la fille de l’un d’entre eux, Louis Querrien

A 8 ans, elle apprend que le navire transportant, entre autres, la Compagnie de son père, chavire et coule en mer, à proximité de Saint Malo. Il n’y a que cinq survivants, et les corps des noyés s’échouent par dizaines sur les plages. Mais pas son père, qui est alors porté disparu.

Tout le monde le considère comme mort, mais pas Jeanne, qui restera persuadée pendant des années qu’il est quelque part, de l’autre côté de la Manche.

A 16 ans, elle décide de s’engager à son tour dans une Compagnie, d’apprendre le métier de son père et d’avoir ainsi l’opportunité de poursuivre sa Quête. 

Première femme johnny, arrivera-t-elle à se faire accepter dans ce milieu exclusivement masculin ? pourra-t-elle seulement être une johnny digne de ce nom ?
Et surtout, trouvera-t-elle son père ? Sa Quête n’est-elle pas une chimère de petite fille ? 

J’ai aimé la plume de Nathalie de Broc, sa manière de brosser le portrait de ses personnages, la description de l’ambiance du récit, la documentation historique, l’intrigue et son dénouement. 

Ce fut une lecture très agréable, émouvante, prenante et instructive. Une belle découverte qui me donne envie de me pencher sur les autres œuvres de cette autrice.

Bonne lecture ;-)




10 commentaires:

  1. Ton topo donne envie. Tu en poses les bases historique et familiale, l'énigme est bien mis en avant. Il m'est tentant de trouver à la résoudre, d'autant que la mer et la Bretagne ne sont pas faits pour me déplaire, d'autant que le pitch est assez semblable à celui d'un roman que j'avais adoré: "Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot, même si les circonstances sont dissemblables.

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    1. Oui, c'est vraiment un bon roman :-)
      Johnny est un nom qui a été donné par les anglais, car beaucoup de bretons vendeurs d'oignons se nommaient Jean :-D

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    2. Je connais un Jean (de ma vie réelle) qui va être content que je l'appelle désormais "Johnny l'Oignon Rose". MDR. Je vois sa tête d'ici..! Jean si tu me lis, pas tapé, pas tapé, pas la tête.

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  2. Tiens, c'est marrant. Je viens de percuter. La tresse de Jeanne que l'on voit sur l'illustration de couverture n'est peut-être pas celle dont parle le titre ? Tresse de cheveux ou tresse d'oignons ?

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    1. C'est ce que je me suis dit mais j'ai songé plutôt que les graphistes n'avaient pas lu le roman et pas le résumé non plus. Du coup, ça fait vraiment couverture à côté de la plaque. Ceci n'est pas un jugement sur le roman bien sûr.

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  3. Non, mon cher Nicolas, tu te trompes!
    bien sûr il est question des tresses d'oignons, mais le titre et la couverture concernent bien la tresse de Jeanne..
    Elle a une valeur symbolique cette tresse, et le lecteur va savoir pourquoi au fil du récit..

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