Tome 3 de la série des Rougon-Macquart, c’est celui qui m’a
le plus plu jusqu’à présent.
Toute l’histoire se passe dans les Halles de Paris, au début
de la deuxième moitié du 19ème siècle. Et pour la première fois,
nous n’avons pas affaire directement à l’un des membres de la famille des
Rougon-Macquart, en tout cas pas directement, puisque l’un des personnages
principaux (la belle Lisa) est tout de même une nièce de Saccard, personnage
principal du tome précédent.
Ici, le héros, ou devrais-je dire l’anti-héros, c’est
Florent. Il est le beau-frère de la belle Lisa.
Trentenaire d’une extrême maigreur, il débarque un beau jour
chez son frère en lui demandant aide et assistance, car Florent est un bagnard échappé
de Cayenne, où il a passé quelques années après avoir été accusé à tort de
meurtres et d’insurrection contre l’Empire.
Là débute sa nouvelle vie, aux côtés de son frère Quenu, sa
femme Lisa, et de leur fille Pauline. Cette famille de charcutiers tient une
belle boutique juste en face des fameuses Halles.
Zola nous offre encore une fois dans ce volume un panache de
descriptions. Tous les étals des Halles y passent. Une orgie de nourriture
offerte à la vue, dans un tourbillon de couleurs et d’odeurs.
Ce que j’ai trouvé particulièrement savoureux, ce sont les
personnages de ce récit. Il y a d’un côté les gros, les gras, les luisants,
enserrés dans leurs habits, près à éclater de trop bien manger, et de l’autre,
les très maigres, les faces jaunes, les mendiants, les aigris, les chapardeurs,
les envieux.
Tout ce petit monde vit, commerce, se déchire, se
réconcilie, épie, ment, dénonce et monte en neige les plus infimes détails.
Cette société des Halles est certainement représentative de
la vie parisienne de cette époque, empêtrée dans ses contradictions, ses
satisfactions ou ses frustrations.
Que fera Florent au milieu de cette famille de gros ?
Que fera-t-il de sa nouvelle vie au milieu des Halles ? Finira-t-il par se
faire accepter malgré sa trop grande maigreur et son visage de malheur ?
Son estomac rétréci et ses idées de changements et d’équité
sociale ne vont-elles pas se heurter aux panses rebondies de tous ces
commerçants, biens dans leurs tabliers et heureux de pouvoir continuer à
amasser du gras dans les bocaux ?
Bonne lecture ;-)
@Cheyenne, citation: "Tous les étals des Halles y passent. Une orgie de nourriture offerte à la vue, dans un tourbillon de couleurs et d’odeurs."
RépondreSupprimer>>>> Je me souviens de çà au lycée, d'un très long extrait que la prof de français nous avait fait étudier; cela m'avait profondément marqué. Légumeland, au bas mot. Je suis persuadé qu'à la lecture du roman (ce qui ne saurait tarder) je retrouverai des bribes de phrases dans ma mémoire.
Je possède la même édition que toi :-)
Tu affirmes que ce 3ème tome a ta préférence; çà se sent. Ce qui rend au final une chronique qui fait envie.
Oui, j'ai adoré lire toutes les petites mesquineries entre les uns et les autres! Ce fut savoureux!
SupprimerJ'adore le titre du roman. Très métaphorique. Est-ce une idée de l'auteur ou l'appellation populaire des Halles de Paris ?
RépondreSupprimerJe pense que ce terme vient de l'auteur..
SupprimerSaccard ? Ce n'était pas un Rougon de "La Fortune...". Il a changé de nom..?
RépondreSupprimerTu n'as pas lu " La curée"?
SupprimerOui, Saccard avait changé de nom, pour faire fortune de son côté et se différencier de son frère ministre.
SupprimerNon. "La curée" m'est encore en PAL. le commencer ne devrait pas tarder. Le milieu de la finance et de l'immobilier m'effraie, je recule en conséquence. Par contre récemment j'en ai lu une bonne adaptation BD signée Simon et Stalner.
SupprimerSaccard..! Je me souviens. Le fils non préféré de sa mère, Félicité (qui manipulait son mari)..?
SupprimerLa Curée est jubilatoire avec toutes les magouilles immobilières de Saccard.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé Le Ventre… tant les descriptions de Zola colle superbement à ce lieu.
SupprimerJ'entrevois deux sens au mot "ventre": celui qui "nourrit" ou celui qui "mange tout". Le peu de Zola que je connais, et le présent roman n'en fait pas partie, me laisse à penser que l'auteur y a mit un peu des deux significations.
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