lundi 6 juillet 2020

Luca, de Franck Thilliez






Un excellent policier que voilà.  J’y ai retrouvé les personnages des premiers Thilliez, des flics attachants dont j’ai découvert de nouveaux liens, notamment le fait que Sharko et Lucie soient mariés avec des enfants ? Mais c’est arrivé dans quel épisode ça ? Va falloir que je comble mes lacunes !

Luca m’a tenue en haleine du début à la fin. Le suspens a été distillé tout au long des pages, sans rien révéler de cette terrible affaire, dont on découvre les rouages invraisemblables au fur et à mesure de l’enquête. Tout commence de manière presque banale, mais très vite le scénario bascule dans le sordide. 

Franck Thilliez prend appui sur une enquête policière pour finalement démontrer certaines dérives de nos sociétés, dérives dont je soupçonnais certains aspects, mais pas à ce point… cela fait froid dans le dos.

Il y est question de transhumanisme,  d’alliance avec les machines, de pratiques extrêmes dans certains milieux marginaux et de projets beaucoup plus vastes dans les hautes sphères de ceux qui tirent les ficelles de notre monde.

Ce qui me fait penser que nous, simples citoyens lambda, sommes occupés à subsister, satisfaire nos besoins primaires ou planifier nos vacances, pendant que les vrais décideurs, ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent, travaillent à échafauder le futur de l’humanité, dans la plus totale indifférence de la masse. Tel un troupeau de brebis se laissant mener par son berger, qui lui sait à l’avance quel itinéraire il va leur faire emprunter. Et de tt façon au final ce qui les attend, c’est l’abattoir. 

Le futur est déjà en marche et nous sommes des consommateurs consentants, ravis que notre vie soit ainsi facilitée par toutes les nouvelles technologies, et l’intrusion de l’intelligence artificielle. 

 L’intelligence artificielle ? ou plutôt surveillance artificielle ? 




26 commentaires:

  1. Jamais lu Thilliez. Ce que tu en écris laisse des amorces d'anticipation: l'IA qui dérive qui garrotte plus qu'elle ne rend service, le futur qu'on nous mijote dans le dos, des lendemains incertains mais sombres en silhouette dystopique posée sur l'horizon, le tout servi à la sauce thriller. Ce que j'en pense: çà peut le faire, me suffirait d'essayer.

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    1. Je crois bien que je vais élargir mon fanatisme, et en plus de Chattam, je vais intégrer Thilliez sur ma liste :-D
      mais oui, essaie donc! qu'attends-tu?? :-D

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    2. Je suis hypnotisé par les deux "l" de Thilliez (là, où je n'en aurai mis qu'un seul) et le "ck" de Franck où j'aurai abandonné le "c". Quelquefois, se retenir de ne pas lire un auteur tient à pas grand chose. Cà vient du fait que souvent sur le Net on lit "Franck Herbert" et çà me hérisse.

      Allez, sans dec, tu me ferai commencer par quoi ?

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    3. Le mieux c'est qd même de commencer par les premiers, pour suivre l'histoire humaine de l'équipe de flics..
      moi j'ai lu ( et je les ai tous aimés):
      La chambre des morts
      Le syndrome E
      GATACA
      La forêt des ombres
      et Le manuscrit inachevé, qui n'a rien à voir avec nos fameux flics.
      Mais tu vois, j'ai pas suivi l'affaire, du coup j'ai loupé certains évènements! ça gêne pas du tout pour la compréhension de chaque roman, mais voilà, c'est un genre de fil conducteur dans leur histoire perso..

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    4. J'ai essuyé quelques Camilla Lackberg (en Babel Noir) en dépit de la chronologie interne du cycle: j'ai croisé des gens mariés avant de se fréquenter, des gens morts revivre, des enfants grands avant d'être petits: çà change rien à la dynamique interne de chaque roman et çà fait sourire de temps en temps.

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  2. Personnellement, c’est le choix du nom (surnom ?) Sharko qui me perturbe.

    Ça me fait penser à lui :
    https://vignette.wikia.nocookie.net/zigandsharko/images/b/bc/Sharko_design_season_2-3.png/revision/latest/scale-to-width-down/340?cb=20191211201815

    Voire à lui :
    https://static.blog4ever.com/2011/12/582240/artfichier_582240_6448243_201611025218152.jpg )

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    Les romans de Franck Thilliez sont très présents en livres audio dans les médiathèques toulousaines.

    J’en emprunterai un (ou comment aborder un auteur quand on a la flemme de le lire...)

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    1. oh punaise!! je préfère et de loin le requin ! :-D
      d'ailleurs, dans Luca, Sharko est commandant et un de ses collègues a dessiné un requin sur la porte de son bureau :-D c'est bien son nom, et le requin est aussi ce qui le caractérise, car qd il est en chasse, il ne lâche pas la piste de sa proie :-)

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  3. Alors, je mets mon grain de sel. Luca est le 11e tome dans la série et il se passe pas mal d'évènements important avant pour ne pas les omettre aussi facilement.

    2 premiers tome Sharko:
    - Train d'enfer pour ange rouge
    - Deuils de miel (très bon)

    2 premiers tomes Hennebelle
    - La Chambre des morts
    - La mémoire fantome

    Les tomes commun
    - Le syndrome [E]
    - [Gataca]
    - Atom[ka]
    - [Angor]
    - Pandemia
    - Sharko

    Puis seulement Luca vient après…

    Et attention, je crois que les 2 premiers commun se suivent.

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    1. oui, Le syndrome E et GATACA se suivent..
      hé ben, en fait j'ai bq de lacunes dans la chronologie!

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  4. Je confonds, dans le peu (vraiment près peu) que je connais d'eux, Grangé et Thilliez (et récemment Chattam, mais tir rectifié depuis ma lecture encourageante de "Le signal"). Dans ma tête ils usent du triller mâtiné SF/Anticipation et Fantastique saignant et spectaculaire. C'est du moins l'image que j'en ai. N'hésitez pas à corriger mes à-priori.

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    1. Pour Thilliez, il est assez branché technologie/biologie mais je pense qu'il ne franchit pas le cap de l'anticipation. Il développe des intrigues policière autour des recherches (à mon avis) établi.
      Pour Grangé, jusqu'à présent, je n'ai pas senti d'anticipation/fantastique. Chattam est plus saignant que les 2 autres mais j'ai pas tout lu pour être catégorique.

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    2. N'avaient t'ils pas fait tous trois partie d'une "Ligue de L'Imaginaire" (ou titre approchant) qui elle aussi m'avait poussé vers le ressenti SFFF ? Basta, pour l'instant, Chattam me plait bien dans son fantastique hommage à King, Masterton et Lovecraft du "Signal". Pour les autres l'occasion viendra.

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    3. Pas Grangé, mais Norek en fait partie et c'est du pur polar terre à terre donc, je crois que ce n'est pas à mettre en corrélation avec le genre SF / Fantastique.

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  5. Je n’aime pas jouer les rabat-joie mais j’ai fini l’écoute du roman Atom[Ka] et j’aurais bien des choses à dire en sa défaveur. :-(

    Le principal problème, à mon sens, tient à sa construction : à l’intrigue principale s’ajoute une secondaire sans rapport avec la première (elle est liée au passé du commissaire Sharko) et qui ne la recoupera jamais.
    Il s’ensuit que l’ensemble est compressé, précipité ; les révélations fracassantes s’enchaînent sans répit, ce qui donne un effet mécanique, plus anesthésiant que stimulant.

    Par ailleurs – et ce n’est pas une remarque spécifique à l’œuvre de Thilliez mais à trop de thrillers policiers – je suis un peu las de choix de traumas maousses pour justifier la détermination hors normes (et la propension à déborder des procédures) des héros/héroïnes flics.
    Ça en devient caricatural ; il devrait y avoir d’autres moyens de donner de l’épaisseur aux personnages.

    Enfin, je suis allé jusqu’au bout du récit car les domaines scientifiques abordés m’intéressent et que j’étais assez curieux de connaître le fin mot de l’histoire...
    Je ne dis pas que je ne retenterai pas ma chance avec Thilliez, sur un texte à la narration moins lourde, mais a priori ce ne sera pas pour demain.

    PS : je déconseille l’audiobook d’Atom[Ka], le récitant (Michel Raimbault) maintient la voix du lieutenant Hennebelle dans le registre de la jeune fille timide, et ce n’est pas lui rendre justice.

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    1. Jim, je ne sais pas si tu as lu toute la série de Thilliez mais dans le genre, le Sharko, il morfle pas mal depuis le début. Et je suis d'accord avec toi, les thrillers ont des mécaniques ultra bien huilées que ça en devient caricatural. Mais efficace niveau lecture. C'est pour ça que de plus en plus, je différencie un polar/policier (style plus marqué) avec les thrillers page turner (non-style).

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    2. Jim, je n'ai pas lu Atom[K].. mais je suis d'accord avec toi, les personnages sont caricaturés, c'est vrai, mais ça ne me dérange pas. Je varie pas mal mes lectures, donc je ne me lasse pas qd je lis un policier de ce genre :-D

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  6. Je te rejoins, Nicolas, sur la question du non-style propre à beaucoup de thrillers page-turner.

    Je me faisais justement la réflexion à la lecture d'Atom[Ka].
    Hormis quelques comparaisons/métaphores plutôt convenues, l'écriture y est totalement fonctionnelle, servant juste à apporter de nouvelles informations et faire avancer l'intrigue.

    Et si cette dernière est assez prenante, on l'oublie volontiers, cette absence de style...
    (mais c'est à double tranchant, si le récit ne prend pas et que le château de cartes s'effondre, on ne peut même pas se consoler avec leurs jolis dessins ! ^^)

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    1. On a peut-être aussi affaire à une usure du genre en général (je dis çà, je dis rien, je ne suis pas spécialiste du genre) qui fait que l'on y cherche plus qu'il ne peut offrir et que l'on y découvre des faiblesses qui importaient peu avant.
      Par exemple, quel ressenti de nos jours à la lecture de "Le silence des agneaux"..?

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    2. Avin, ben moi j'ai pas lu " Le silence des agneaux"...

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    3. perso, qd je lis un policier ou thriller, ça m'est égal l'absence de style ou les stéréotypes parfois.. ce que je recherche dans ce type de lectures, c'est le suspens et l'action ou la tension psychologique :-D

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    4. Pour retrouver un Thillez avec un certain style, il faut revenir au premier de la série (Train d'enfer pour ange rouge). Je me souviens m'être fait la réflexion de la rapidité de son changement de style.
      Je vais reprendre ton expression Jim, car c'est exactement ça. C'est un style, une "écriture fonctionnelle".
      Pour te répondre Alvin, j'ai lu il y a pas très longtemps Le Silence des agneaux, toute la série en fait, et j'ai trouvé qu'Hannibal lecter mérite l'exception. Les enquêtes sont dans la norme du genre. Je ne me souviens pas d'un style remarquable, mais tout est tronqué par les adaptations que l'on connait que trop bien.

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    5. "Le silence des agneaux" m'a été mon premier thriller moderne lu (au sens de la définition que je retiens pour le genre), il date de 1988, il en avait tous les ingrédients: les tueurs en série (deux), pas mal de perversions en tous genres (beurk), la petite héroïne tremblante et fragile mais qui solide comme un roc ira au bout de ses terreurs, le suspense éternellement tendu entre stupéfaction, angoisse et peur, la dynamique de récit, le page turner qui fait de la tranche du roman un ventilateur à toute berzingue. Il m'avait secoué, passablement, au point que je ne suis pas retourné vers ce genre de récits pendant des années. La Terreur façon King m'était berceuse, chamallow et guimauve à comparer. Je suis rentré plus tard dans "Dragon Rouge" du bout des doigts tremblants, la poubelle à portée de mains; çà s'est bien passé car d'autres récits frileux étaient passés sous mes ponts.
      Qu'en reste t'il tant d'années plus tard ?

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    6. @Nicolas, je cite: "Les enquêtes sont dans la norme du genre"
      >>>> Je me demande si, historiquement, il n'a pas servi de prototype, d'acte de baptême au thriller. Derrière lui, les portes du genre, ne se sont t'elles pas ouvertes toutes grandes ? Je reprécise que je ne connais pas grand chose à l'histoire du genre. Toujours est-il que passer de Christie à Harris: çà décoiffe.

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    7. Je ne connais pas l'historique du Thriller et ne sais qui est prem's mais il est clair que Le silence des agneaux, porté par le succès à la fois public et critique du film sorti à peine trois ans plus tard, est un jalon important du genre.

      À un moment donné (progressivement ? soudainement ?), le récit d'investigation policière a ouvert grand la porte au genre de l'Horreur.
      Et le personnage du tueur en série, individu porté aux fantaisies les plus macabres, prenant plaisir à torturer autant qu'à tuer, était l'outil parfait.

      (à la limite, on pourrait considérer que l'organisateur du jeu de massacre des Dix petits nègres d'Agatha Christie était déjà un tueur en série mais il opère avec des manières "so british"... – et préfère la torture mentale à l'étalage de chairs sanguinolentes ! ^^)

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