Deuxième rencontre avec Kathleen Grissom, après « Les larmes de la liberté », que j’avais chroniqué en 2017 ici. Il s’agissait alors d’un récit passionnant concernant les afro-américains du 19ième siècle.
Avec « C’était notre Terre », l’auteure nous embarque cette fois au cœur du Peuple Crow, toujours au 19ième siècle, dans le Montana.
L’héroïne dont nous suivons les traces au fil des pages a réellement existé. D’autres personnages ainsi que certains évènements et lieux ont également existé. Il s’agit donc d’une fiction basée sur des faits réels et un fond documenté historique.
Notre petite indienne, nommée Va-la-Première par son Peuple, va vivre tout un tas d’aventures dans une Amérique changeante, remodelée par les Yeux-Jaunes (les blancs) et dont nous connaissons la malheureuse issue pour les Peuples Amérindiens.
Le récit débute en 1863. Va-la-Première a alors 7 ans, et vit en sécurité auprès de sa mère, de son petit frère et de son père qui est le Chef de leur tribu.
Au fil des pages et des années qui passent, Va-la-Première va voir son mode de vie chamboulé, son destin lié à un Yeux-Jaunes et son nom s’effacer pour devenir Crow Mary.
C’était une femme forte, déterminée, courageuse et fière.
J’ai beaucoup aimé la petite histoire, avec des personnages attachants, une belle écriture et un récit passionnant. J’ai apprécié également la grande histoire, avec des faits et un contexte historique enrichissant.
Comme toujours à travers l’Histoire, les blancs se sont considérés comme étant les plus civilisés et ont regardé avec dédain les mœurs et coutumes des populations autochtones. Relégués au rang de simples « sauvages », il fallait absolument les éduquer et leur faire adopter le style de vie occidental, à grand renfort de réprimandes, d’injustices et d’extermination.
Les Peuples amérindiens avaient leur propre vision de la vie, des coutumes bien différentes de celles de l’homme blanc. Il y avait aussi de la cruauté et des souffrances, car c’était des Peuples guerriers, mais ils vivaient en bonne harmonie avec la nature, ils avaient une grande spiritualité et certainement bien plus de respect et d’honneur que les Yeux-Jaunes, individus colonisateurs à l’égo surdimensionné. Les maladies, le whisky et les armes à feu sont venus à bout des autochtones et de la faune sauvage, elle aussi exterminée.
Ce qui leur est arrivé laisse un goût amer. Aujourd’hui encore, je pense que leurs conditions de vie dans leurs réserves sont mauvaises. Partout où les Blancs posent leurs valises, l’authenticité originelle est gâchée. Quand atteindrons-nous enfin assez de sagesse pour respecter ce qui n’est pas à notre image ?
Bonne lecture!