Je me revois, assise à l’ombre d’un chalet de vacances en
Auvergne, jetant un œil distrait sur le magnifique paysage qui s’offre à mon
regard : un joli petit lac dans son écrin de verdure.
Mais aussitôt, mon esprit replonge dans le tumulte d’Istanbul.
Un paradoxe saisissant entre le calme volcanique auvergnat et le chaos urbain stambouliote !
Elif Shafak, avec son style simple et fluide, a su m’emprisonner
dans son récit au point de me réveiller au milieu de la nuit, pour lire encore
quelques pages et avoir l’illusion d’apaiser mon addiction, tout en en laissant
suffisamment pour le lendemain, et les quelques jours qui suivent et prolonger
ainsi le plaisir de cette lecture.
A travers le temps et l’espace, une partie douloureuse de
l’histoire est abordée : le génocide arménien… Ce terme vaudra d’ailleurs à l’auteure quelques soucis
avec la justice turque.
C’est aussi une aventure humaine, avec un enchevêtrement
de relations familiales, ses secrets, ses non-dits et des destins croisés.
Les pages de ce roman sont également parfumées aux
multiples saveurs culinaires turques et arméniennes. Chaque chapitre a d’ailleurs
pour titre le nom d’une épice ou d’un ingrédient. Ah que le monde est vaste et
tellement de choses à découvrir !
C’est un roman multiculturel, un éventail de couleurs, un
panache olfactif, une invitation à l’apaisement, à la compréhension de l’autre
et à l’amitié.
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