Asagao embarque le lecteur dans le passé, dans un formidable
bond historique de la fin du 12 ième siècle, à l’époque du Japon féodal.
Nous sommes en 1187, début de l’ère Kamakura. Cette période
est marquée par tout un tas de bouleversements, notamment politiques et
militaires. L’auteur y a inscrit son récit, en s’appuyant sur des personnages
et des faits historiques, tout en y introduisant une belle part de fantastique.
Ce côté imaginaire a pour moi aussi une valeur historique, puisque l’auteur s’est
inspiré de légendes nippones. La mythologie
n’est-elle pas le reflet d’une période révolue, où hommes et Dieux pouvaient
interagir à certains moments privilégiés ?
Avant même de me lancer dans la lecture du récit, j’ai soigneusement
lu le préambule, ainsi que la
présentation des principaux personnages qui est en fin d’ouvrage. Cette lecture préalable a été fort utile, car
elle m’a permis de situer les faits dans l’Histoire, de comprendre le contexte
dans lequel notre roman s’inscrit, et de mieux appréhender la démarche de l’auteur
dans l’écriture et l’introduction du fantastique.
La plume de l’auteur est simple et agréable, et j’en profite
pour le remercier chaleureusement d’avoir eu la délicatesse de ne pas noyer ses
lecteurs dans un flot de termes propres à la culture japonaise. Les notes de
bas de page sont explicites et largement suffisantes pour la bonne
compréhension du récit.
Le travail de recherche historique est bien présent et
instructif. Les détails de la vie à cette époque sont intelligemment distillés
au fil des pages.
J’ai trouvé la plume de Eloi
larchevêque sensible et chaleureuse, d’autant plus que c’est une histoire d’hommes
(et de femmes), à hauteur d’homme. Le lecteur n’est pas emmené sur des champs
de batailles, ni abreuvé de techniques militaires au son du cliquetis des
armures.
A côté de tous ces points positifs, j’ai toutefois eu le
sentiment que le récit manquait de profondeur, autant dans le déroulement des
faits que dans l’étude des personnages. J’ai donc ressenti peu ou pas d’attachement
pour les différents protagonistes.
Roman court de moins de 200 pages, il représente le tome 1 d’une
série dont j’ignore la teneur. Agréable et distractif, sa suite attise d’ores
et déjà ma curiosité !
Bonne lecture.
4ième de couverture:
Japon, 1187. Le précédent empereur, un enfant de six ans, a été renversé
il y a deux ans. Le nouveau pouvoir politique repose désormais entre les
mains de Yoritomo Minamoto, qui œuvre pour étendre son autorité sur
l’archipel. Malgré ses victoires militaires, Yoritomo souffre.
L’amour
de sa vie, sa femme Masako, est gravement malade.
Le père de Masako, le
gouverneur de Kyoto Tokimasa Hojo, décide de partir en pèlerinage sur
une île bénie des dieux, afin de prier pour le salut de sa fille dans ce
lieu saint.
La déesse de la chance Benzaïten et le dragon Gozu-ryu lui
apparaissent, et lui révèlent l’emplacement d’une plante aux vertus
miraculeuses. Cependant ils le mettent en garde : la plante ne soignera
Masako que si son âme est pure.
Tentant.
RépondreSupprimerTu connais mon amour pour les Littératures de l'Imaginaire,la SFFF.
Il est très rare, du moins à ma connaissance, de croiser le Fantastique japonais médiéval et le marché romanesque français de l'édition. Aucun exemple même ne me vient en mémoire. Ce roman m'est ainsi rareté de thème inattendu alors que je privilégiais mon Fantastique français, belge, anglo-saxon,russe ... des XIXème et XXème siècles. Nul doute qu'il existe et tout aussi abondamment qu'ailleurs mais nos chemins ne se sont jamais croisés.
Ce roman m'intrigue. Vraiment.
Peux-tu m'en dire plus sur son aspect fantastique ?
le fantastique de ce roman c'est le fait d'intégrer les légendes et mythologies dans le récit et d'en faire une réalité, leur donner vie si tu veux ;-)
SupprimerPrincipe souvent employé dans le cinéma asiatique.
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