Après " La compagnie des menteurs " nous
revoici plongés dans le moyen-âge anglais, mais cette fois-ci en 1321.
L’histoire se passe dans un village perdu, comme il en
existait sans doute des tas dans la campagne anglaise, avec une majorité de
paysans pauvres, sous le joug d’un Seigneur mafieux.
Les habitants du pays voient un jour débarquer une
communauté de béguines venues de Belgique.
Il s’agit d’une communauté de femmes, organisée
hiérarchiquement et faisant vœu de célibat. Leur quotidien est rythmé par les
prières et le labeur, dont elles récoltent le fruit pour elles-mêmes et le bien
du béguinage.
Ce genre de communautés s’est apparemment développé dans
plusieurs pays d’Europe, et je dois dire que ce fait historique m’a surpris
dans le sens où j’ai trouvé l’idée « moderne ».
Les femmes, dans les temps anciens (et encore aujourd’hui
dans certains pays), ont toujours vécues
chaperonnées par un homme, et celles qui se retrouvaient veuves avaient
certainement beaucoup de mal à survivre… Les autres, célibataires, entraient
soit dans un couvent, soit exerçaient un métier peu honorable.
Une communauté de femmes autonomes, surtout au moyen-âge
a donc suscité beaucoup de méfiance de la part des villageois de notre
histoire.
Installées sur des terres qu’elles ont achetées et
défrichées, elles vivent de leurs cultures, de l’élevage de moutons, et du
commerce. Elles apportent également leur aide aux miséreux, aux malades et à
tous ceux que la sainte église rejette.
Survient alors une série de meurtres sanglants et
inexpliqués, et les villageois se retrouvent pris en étau entre la terreur d’une
ancienne secte païenne aux supposés pouvoirs surnaturels, les exigences de l’église,
et l’autorité du Seigneur à qui ils doivent tous allégeance…et comme si cela n’était
pas suffisant, des conditions climatiques difficiles donnent lieu à une famine.
Tout ceci va bien entendu faire mûrir et éclater les
réactions les plus primaires dont sont accoutumés les êtres humaines en pareils
cas.
Peur de l’étranger, besoin d’un bouc émissaire,
superstition et rites, religion, malheur et désespoir…
Un excellent roman historique (et fantastique) dont l’intérêt
est une profonde réflexion sur nos schémas de pensée et la nécessité de briser
la roue des erreurs répétées à travers les époques.
J'aime beaucoup la plume et l'univers de Karen Maitland, que je retrouve toujours avec grand plaisir.
Ses romans sont passionnants, distrayants et surtout très instructifs.
J'aime beaucoup la plume et l'univers de Karen Maitland, que je retrouve toujours avec grand plaisir.
Ses romans sont passionnants, distrayants et surtout très instructifs.
Bonne lecture.
effectivement passionnant, à lire!!!
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup la période du moyen-âge :-D
RépondreSupprimer